Tous les distributeurs s'engagent depuis des années dans l'amélioration de leurs MDD alimentaires, sans forcément le dire aux consommateurs. Bonne nouvelle : les chantiers dépassent aujourd'hui largement la simple réduction des taux de sucre ou de sel (sur lesquels la communication est très réglementée) et offrent donc aux enseignes de multiples occasions de prise de parole.
Intermarché, ainsi, a prévu d'en faire un virage marquant qui doit nourrir son image. Le chantier a été officiellement lancé en 2019 et, à date, 650 références ont été revues. L'ambition du distributeur est de reformuler dix fois plus de produits dans les cinq ans qui viennent.
18 axes d'amélioration ont été identifiés. Une grande partie porte sur les ingrédients (origine France, additifs controversés, profil nutritionnel). Un volet agricole cible les relations avec les producteurs, le respect des animaux, les techniques raisonnées, la conversion au bio. L'anti gaspi, le recyclage et la réduction du plastique sont aussi au programme.
Dans le détail, 200 références ont basculé sur l'origine France des ingrédients en 2020. Les emballages de 200 produits ont été revus en un an. D'ici fin 2020, une trentaine de codes afficheront la promesse "zéro résidu de pesticides" sous les marques Mon marché plaisir, Saint-Eloi ou Paquito.
Intermarché dit vouloir, à travers "un discours clair et intelligible", apporter "plus de lisibilité et de clarté aux consommateurs". Aucun distributeur n'a en effet intérêt à laisser seule l'application Yuka quand il s'agit de parler des produits aux clients.
À ce titre, le Franco-Score lancé fin 2019 par l'enseigne représente un premier pas important. Cet indicateur inédit, qui indique le pourcentage d'ingrédients français dans la composition d'un aliment, est pour l'instant utilisé sur le site e-commerce d'Intermarché, sur 300 références.