Carrefour Montesson (78) a réservé un large corner à Loop pour faire découvrir le système de consigne à ses clients. 

La réutilisation des emballages, assortie d’un système de consigne, est expérimentée depuis deux ans par Carrefour. D’abord timidement, sur internet, en 2019. Puis sur le carrelage, fin 2020, dans une dizaine de Carrefour City et Market parisiens. À compter de juin 2021, ce sont quelques hypermarchés qui entrent dans la danse. 

Montesson (78) a installé un vaste corner dans son allée centrale, qui sera démonté à la fin du mois. Brive (19) suivra le 17 juin. Une dizaine de magasins supplémentaires est attendue d’ici la fin de l’année. Puis 500 en 2025, si tout va bien.

Ce nouveau système de consigne, baptisé Loop, a été imaginé par TerraCycle, spécialiste du recyclage. La société assure la logistique de récupération et le lavage des emballages (souvent de belles boîtes en métal ou des bouteilles en verre), les industriels se chargeant d’adapter leurs lignes de conditionnement. 

Le montant de la consigne, payé par le consommateur et remboursé lorsque le conditionnement est retourné, varie de 10 centimes (une petite bouteille) à 4 euros (une jolie boîte).

Aucun contrat d’exclusivité

Si Carrefour est un soutien actif de Loop en France, aucun contrat d’exclusivité ne lie les deux partenaires. D’autres distributeurs pourraient très bien, sans attendre, s’associer eux aussi à la démarche. 

Après six mois de test en proximité, Carrefour observe que 4 à 7% des clients se laissent tenter par Loop. 14.000 articles ont été vendus, soit moins de 250 produits écoulés par mois et par magasin. 

70% des conditionnements consignés, en moyenne, sont retournés (en général les plus grands formats). Il reste encore à mesurer la capacité de séduction d’emballages qui accusent plusieurs rotations au compteur. Certaines bouteilles en verre sont déjà abîmées par des traces de frottements. C’est tout un marketing, aussi, qu’il va falloir réapprendre. 

60% plus cher

A Montesson, Linéaires a comparé les prix au kilo ou au litre d’une dizaine de références "nues" (sans le coût de la consigne) avec leur équivalent en emballage jetable classique, dans un format similaire ou inférieur. 

Verdict : les aliments proposés par Loop sont vendus 60% plus cher. Pour le yaourt Danone ou le litre de Coca-Cola, le tarif est plus que doublé. Nutella, en revanche, s’affiche à un prix comparable au fond de rayon (6,53 €/kg), sans compter 1 euro pour le pot en verre. 

Au fil des réutilisations, certaines bouteilles en verre sont déjà abîmées par des traces de frottements.