Franprix prend un virage "French café"

7 décembre 2018 - B. Merlaud

  • Franprix Opéra - Paris

    • Un emplacement de choix. En face du Palais Garnier, Franprix Opéra cible logiquement une large clientèle touristique.

    • French bistrot. Un authentique bar trône à l'entrée du point de vente, avec machine à café (Nespresso), comptoir en marbre et bières pression. Une ambiance café parisien (dans sa version souriante) qui détone dans une supérette.

    • Vocation hybride. L'entrée du magasin Franprix se partage entre l'espace bistrot et, en face, l'univers snacking. Avec quelques places assises au milieu.

    • Caisses. Les caisses sont intégrées dans un comptoir en prolongement du bar. Sur la colonne, une projection vidéo en noir et blanc du Paris "d'antan".

    • Village. Franprix réussit presque à recréer une ambiance de (mini) place de village avec cet agencement rond, autour d'un arbre (un vrai, sauf les feuilles pour cause de norme incendie). Un passage obligé après l'entrée, qui regroupe quelques "tableaux" Franprix incontournables (rôtisserie, boulangerie, machine à jus d'orange, etc.) et une nouvelle offre de plats chauds.

    • Traiteur. Franprix teste une offre de plats chauds en libre-service, préparés chaque jour par un "traiteur parisien" (une nouvelle activité de Rachel's Cake). Les produits sont maintenus au chaud pendant trois heures maximum.

    • Jukebox moderne. Ces tablettes (fixes) sont installées à chaque place assise. C'est la version connectée du journal prêté par le café (le site 20 Minutes, en l'occurrence) et même du jukebox (un gadget addictif : on choisit la musique diffusée dans le magasin, avec un accent mis sur la chanson française). On y trouve aussi l'appli Franprix et la météo.

    • French hot dog. "Monsieur Saucisse" est à son aise pour préparer ses hot dogs, avec un emplacement "en dur" permanent. Notez les tables romantiques...

    • Polyglotte. Franprix s'amuse avec la signalétique d'ambiance, en anglais. La cave est resserrée mais avenante, avec une large part d'offre présentée au frais.

    • Airbnb. L'enseigne lumineuse interpelle : Franprix a signé un partenariat afin d'installer dans ses magasins des casiers à clés. Les touristes qui passent récupérer le trousseau de leur location Airbnb n'ont plus qu'à faire leur plein de courses pour le week-end.

    • Traducteur de packs. Simple, et rudement efficace. Pour les clients étrangers qui ne comprennent rien aux emballages en français, cette tablette est équipée d'une solution maison qui va reconnaître les textes et les traduire dans une multitude de langues. En caisse, une tablette "Talk Talk" fait en outre office d'interprète pour que les clients puissent s'exprimer dans leur langue natale.

    • Fruits et légumes. Le point de vente est équipé aux f&l du mobilier ultra-compact du concept "Darwin" de Franprix. Deux ponts nébulisés et, en-dessous, une petite réserve réfrigérée.

    • Pointu. Pour construire son assortiment à Opéra, le distributeur jongle entre les grandes marques et les références pointues. A l'image de cette jolie marque de spécialités italiennes, dont la sauce aux truffes se mérite !

    • Bio. Pour des raisons de place mais surtout de positionnement d'enseigne, le bio ou la santé ne sont pas des rayons à part. Chaque famille doit proposer un maximum de produits sains, ce qui explique que les biscuits bio, diététiques ou sans gluten se retrouvent mélangés à l'offre classique.

Franprix prend un virage "French café"

Le dernier Franprix, ouvert le 6 décembre en face de l’Opéra Garnier, permet à l’enseigne de franchir un palier inédit dans sa conquête du marché de la restauration. Avec son vrai bistrot et ses plats chauds, le distributeur délaisse de plus en plus le simple métier d’épicier.

L’adresse, rue Scribe, est idéale pour accueillir les touristes, les employés de bureau et les (rares) habitants du quartier. Avec aussi peu de cible résidentielle, les circonstances étaient idéales pour pousser loin les curseurs. Mais Franprix Opéra n’est pas non plus un flagship sans lendemain, il préfigure ce que l’enseigne sera capable de proposer par la suite dans d’autres magasins de flux.

C’est Moez Zouari, le bouillonnant partenaire du groupe Casino (500 magasins franchisés), qui joue ici les patrons de café. Cet emplacement en or est sa trouvaille : Franprix Opéra est une création. Tout comme c’était lui, déjà, qui avait ouvert en octobre "Le 4" sous les couleurs de Casino à deux pas des Champs-Élysées.

Deux créations détonantes, à quelques mois d’intervalle, qui jouent avec les codes de la grande distribution. La profession ne jure que par le retour du trad ? Moez Zouari, dans les quartiers courus de la capitale, préfère le zinc au billot de boucher. Au "4", on se fait servir des croque-monsieur au comptoir. A Franprix Opéra, on vient poser les coudes pour déguster une pression ou commander un plat chaud.

Le bar, avec son comptoir en marbre, est installé dès l’entrée du nouveau Franprix. Inratable quand on passe devant la vitrine. Au total, la vocation "zone de vie" occupe quasiment la moitié des 300 mètres carrés du magasin. Les tables pour s’asseoir et manger sont partout : à l’entrée entre le bar et l’espace snacking, autour d’un (vrai) arbre dans la partie dévolue aux "tableaux" de l’enseigne (rôtisserie, soupes, plats chauds, jus d’orange, etc.) et encore, plus loin, devant le stand à hot dogs de "Monsieur Saucisse".

Dans la partie PGC, en fin de parcours, sont resserrées (un peu trop) pas loin de 6000 références. Le distributeur n’a pas osé faire d’impasse : malgré ses zones de vie surdimensionnées, le point de vente accueille presque tout l’assortiment d’un Franprix standard de même taille (7000 codes).

"Notre métier ce n’est plus l’épicerie, c’est de la restauration sous une nouvelle forme."

Le bar tel qu’il est installé à Opéra est une initiative de Moez Zouari. Mais la vocation nouvelle de l’enseigne Franprix, vers davantage de restauration, est une stratégie du groupe. Et pas seulement parce que la livraison à domicile et les drives piéton vont venir bousculer la proximité urbaine sur le marché des PGC.

"Il y a un créneau à prendre entre le fast-food, qui mise sur le prix, et le restaurant, qui mise sur la qualité, observe Jean-Paul Mochet, le directeur général des enseignes de proximité du groupe Casino. J’estime que nous pouvons proposer les deux en même temps à nos clients."

"Et je ne veux pas me contenter des flux du midi, poursuit le dirigeant. Je veux nourrir les gens le soir, qu’ils repartent chez eux avec un plat chaud, les accueillir aussi le matin, et à 11 heures, et encore à 16 heures. Notre métier ce n’est plus l’épicerie, c’est de la restauration sous une nouvelle forme."

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