Casino est-il menacé par l'appétit de Carrefour ?
Selon BFM, Carrefour aimerait toujours mettre la main sur Casino. Mais Jean-Charles Naouri a fait monter les enchères en accueillant un nouvel actionnaire à son capital. Reste à savoir si les créanciers des holdings de Casino continueront de soutenir Jean-Charles Naouri ou si Carrefour leur fera une offre suffisamment alléchante pour les attirer.
Pour faire simple, les créanciers de Jean-Charles Naouri ont entre leurs mains l'avenir de Casino. Les holdings en cascade du dirigeant sont placées en procédure de sauvegarde pour cause de surendettement. Soit Jean-Charles Naouri parvient à renégocier sa dette, en la rééchelonnant et en cédant des actifs, soit il transfère le contrôle de son groupe à un tiers, soit ses créanciers feront ce qu'ils voudront de Casino : vente par appartements ou cession de la majorité à un nouvel acteur.
C'est sur ce dernier scénario que miserait aujourd'hui Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, selon les informations de BFM. Une première approche "à l'amiable" s'était soldée par une petite humiliation il y a un an. Alexandre Bompard et Jean-Charles Naouri s'étaient rencontrés sans parvenir à se mettre d'accord et le dirigeant de Casino avait pris un malin plaisir à médiatiser les avances de Carrefour. Toujours bon à prendre pour relancer le cours de l'action.
Depuis le début de l'été, Carrefour envisagerait de lancer cette fois une offensive auprès des principaux créanciers de Jean-Charles Naouri. Selon BFM, une offre d'échange d'actions était à l'étude avec une surcote de 25% sur le titre Casino, valorisant le distributeur stéphanois à hauteur de 4 ou 4,2 milliards d'euros.
Mais Jean-Charles Naouri a douché les ambitions supposées de Carrefour. Annonce d'un nouveau plan de cession massif en France en août, entrée d'un nouvel actionnaire chez Casino en septembre : cette communication bien rodée a fait bondir le titre en Bourse, qui a pris 10 euros en trois semaines. Utile autant pour rassurer les banques que pour éloigner Carrefour.
L'article de BFM, publié ce 11 septembre, a fini de relancer le cours de l'action. Casino est valorisé ce matin à hauteur de 4,8 milliards d'euros. Si Carrefour voulait mettre une offre sur la table, il devrait dépenser bien plus qu'il ne l'imaginait au départ. Le distributeur a-t-il laissé passer l'aubaine ? Il tient à préciser, en tout cas, qu'il n'envisage aujourd'hui aucun projet d'offre sur Casino.