Bel, vertueux sur le prix du lait
Bel a annoncé la reconduction, pour 2021, d’un accord sur le prix du lait auprès de ses 800 fermes adhérentes. "Le ruissellement n’est pas une vue de l’esprit, mais quelque chose de contractualisé", souligne Antoine Fiévet, le PDG de Bel.
Bel a annoncé ce matin la reconduction d’un accord sur le prix du lait pour 2021 auprès des 800 fermes adhérentes de l’APBO, l’Association des producteurs de lait de Bel Ouest. Cette rémunération est fixée à 350 € les 1000 litres (prix de base), auxquels s’ajoute une prime de 21€ pour l’alimentation sans OGM et le pâturage. Ces trois dernières années, la rémunération des éleveurs de l'APBO a été de 11% supérieure à la moyenne du marché.
Un mécanisme d’ajustement "borné" serait toutefois activé en cas de variations importantes du cours du lait. Ainsi, le prix ne pourrait pas descendre en dessous de 335 € et atteindrait au mieux 360 € les 1000 litres, hors primes.
"Nous renouvelons notre accord pour la quatrième année consécutive, dans une période pourtant difficile, se félicite Antoine Fiévet, le PDG de Bel. Cela représente un investissement de 50 M€ ces trois dernières années pour Bel, soit 20 000 € par an et par exploitation." En contrepartie, les vaches sont nourries sans OGM et au pâturage. Par ailleurs, 80% des éleveurs ont déjà entamé, sur la base d’un audit, un plan d'actions en faveur du bien-être animal et la réduction de l’empreinte carbone de leurs fermes.
Tension dans les négociations
En 2021, Bel sera à nouveau soutenu par Intermarché. Un accord bi-latéral a été signé le mois dernier. Il y a un an déjà, le distributeur saluait la démarche de l’industriel en faveur d’une filière lait responsable et rémunératrice en accordant des hausses tarifaires. "Nous avons convaincu Intermarché car nous avons été les seuls à apporter une preuve concrète et de la visibilité sur ce que l’on construisait, vante Antoine Fiévet. Le ruissellement n’est pas une vue de l’esprit, mais quelque chose de contractualisé."
Mais pour l’heure, Intermarché ne semble pas encore avoir fait d’émules. "Nous souhaitons être suivis par l’ensemble de la grande distribution. Nous nous engageons année après année, avec transparence, sur le prix du lait, mais il faut que cela soit reconnu, défend Béatrice de Noray, directrice générale de Bel France. Une tension se crée en ce moment dans certaines négociations commerciales avec des remises en cause potentielles de nos prix. Chacun doit prendre ses responsabilités."