Par l’intermédiaire de Légumes de France, les producteurs dénoncent les marges abusives de l’aval en tomates. Sans citer – en tous cas pour le moment – d’enseigne spécifique, les chiffres sont tout de même pour le moins étonnants : «À titre d’exemple, la marge brute sur la tomate grappe origine France avait déjà atteint 1,82 € fin mars, soit un taux de marge de 84 % contre 28 % sur la moyenne des trois dernières années», affiche l’association. Du 10 au 16 avril, il était encore de 73 % contre une moyenne de 55 %.
Ce taux se base sur des chiffres indiscutables du Réseau des Nouvelles des Marchés (FranceAgriMer), mais il faut préciser qu’il est calculé entre le prix expédition et le prix au détail. Il est donc représentatif de l’ensemble de la chaîne d’intermédiaires, et non uniquement du dernier maillon.
Un aval « pompier pyromane »
Néanmoins, il reste très élevé et l’amont ne décolère pas, qualifiant la grande distribution de « pompier pyromane » : «Depuis plusieurs mois, les producteurs français se battent contre l’explosion des coûts de production, appuie Légumes de France dans un communiqué. Une situation que connaissent parfaitement les enseignes de la grande distribution, mais qui ne les empêche pas, pour la plupart, de tourner volontairement le dos aux producteurs en appliquant des marges abusives sur les tomates françaises. Une attitude qui traduit le peu de considération de ces enseignes pour leurs engagements de souveraineté alimentaire, pourtant déclamés à longueur de publicités.»