Le porc maintient ses positions
Dans un contexte difficile, le porc maintient ses positions. C’est en substance le message d’Inaporc, l’interprofession française. "La consommation globale de viande porcine et de charcuteries a augmenté de 1,8% en volume en France en 2022, en incluant la RHD, indique Thierry Meyer, son président. En magasins, elle a baissé de 0,5% mais les autres viandes sont à -5%. L’inflation a été de 5,1% en porc sur un an contre 7,3% pour la moyenne des viandes."
Les volumes produits sont toutefois en recul : -2% l’an dernier, à 2,16 millions de tonnes équivalent carcasse et 22,7 millions de porcs. "La production a baissé de 5,4 % en Europe", relativise encore Thierry Meyer.
Après des années fastes, la manne du marché chinois, frappé par la peste porcine (FPA), s’est dégonflée. Le pays, premier débouché français à l’export, a reconstitué son cheptel. "La Chine a pratiquement retrouvé son niveau de production d’avant crise fièvre porcine en 2018 et nos exportations y ont baissé de plus de 39% en volume sur les dix premiers mois de 2022", explique le président d’Inaporc.
« On n’est pas riche à 2 €/kg »
Pour la filière, le recul de la production tricolore s’explique aussi par des éleveurs qui jettent l’éponge dans leurs projets de créations ou d’extension, découragés par les recours croissants d’opposants et l’allongement des procédures administratives. Elle réclame l’aide des pouvoirs publics. Inaporc pointe aussi la hausse des importations : +3,4% en viande de porc sur les dix premiers mois de 2022.
L’augmentation des coûts de production de l’amont est l’autre sujet majeur d’inquiétude. "L’alimentation des porcs représente 70% des dépenses d’un éleveur et les prix de l’aliment se sont emballés : +34,5% en 2022, souligne François Valy, président de la Fédération nationale porcine (FNSEA) et vice-président d’Inaporc. Le prix du porc peut paraître élevé aujourd’hui puisqu’il a dépassé les 2 €/kg mais on n’est pas riche pour autant avec toutes ces hausses de coûts de production."
Ces cours records et l’explosion des charges pèsent lourdement sur les industriels qui réclament aux distributeurs un meilleur partage de la valeur.
Un plan RSE en 2024
A noter que pour préparer la filière aux enjeux pressants de toutes sortes, Inaporc a annoncé la présentation au salon de l’agriculture 2024 d’une "démarche de responsabilité sociétale". "Il s’agira de formaliser des engagements à horizon 2035 qui ménageront à la fois l’économie, le social, l’environnement et le bien-être animal", explique Anne Richard, directrice d’Inaporc.