Carrefour met la pression sur les abattoirs
Carrefour annonce son intention d'auditer cette année tous les abattoirs qui fournissent ses MDD sur de nouveaux critères de bien-être animal. Il leur demande également de s'équiper de caméras de surveillance afin de s'assurer de la transparence de leurs pratiques.
Les distributeurs sont échaudés par les scandales à répétition concernant les abattoirs et les cas de mauvais traitements envers les animaux dénoncés par les associations. Même minoritaires, ils entachent l'image de toute une filière et frappent les consommateurs.
La loi tirée des états généraux de l'alimentation a suscité quelques déceptions quand les députés ont rejeté l'instauration d'une vidéosurveillance obligatoire dans les abattoirs, au profit d'une expérimentation volontaire.
Carrefour prend donc les devants en 2019, et le fait savoir. Sans remettre en cause la relation de confiance qui s'est établie avec ses fournisseurs et les éleveurs (les premières coopérations ont plus de 30 ans), le distributeur va faire auditer les 84 abattoirs auprès desquels il s'approvisionne pour ses propres marques, Filières Qualité, Reflets de France, Carrefour, Carrefour Bio.
Ces inspections vont s'appuyer sur le référentiel de protection animale établi par l'association spécialisée Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA). Les contrôles seront assurés par les auditeurs de Bureau Veritas.
Carrefour demande également à l’ensemble de ses fournisseurs d'installer des caméras dans leurs abattoirs. Une initiative pilote a déjà été lancée avec la Cooperl. Le groupe coopératif a commencé à équiper ses trois abattoirs et partagera les résultats de cette expérimentation avec Carrefour et l'OABA.
Casino, qui vient de mettre en place un étiquetage bien-être animal sur ses poulets MDD (en partenariat notamment avec l'OABA), ne sera donc pas resté longtemps seul sur ce terrain. Porteur, évidemment.