Monop store Bercy Village (Paris)
Avec monop store, Monoprix a ouvert le mois dernier un nouvel hybride. Le bail du magasin limitant l’alimentaire à 300 m2, le point de vente fait la part belle au textile et à un inédit espace « détente-restauration ».
Aussi souple et pragmatique qu’une PME. Monoprix a cette étonnante capacité de pouvoir tirer profit d’opportunités très particulières, quelles qu’en soient les contraintes ou presque. En 2003, le distributeur avait investi en ville des petites cellules mal fichues de 300 m2 et bricolé des « convenience stores », pour voir. Aujourd’hui, le parc des Monop’ compte 34 unités.
Avec monop store, Monoprix pourrait bien écrire une nouvelle histoire de ce genre. Officiellement, le distributeur n’a fait que saisir une opportunité et s’y adapter. 1 100 m2 étaient à prendre à Bercy Village, dans le 12e arrondissement de Paris, avec son lot de contraintes : deux anciens chais dont il fallait garder les murs et la charpente, une partie en sous-sol et un bail limitant à 300 m2 la surface alimentaire.
Monop store n’est donc, à ce stade, qu’une réponse bricolée sur-mesure. Une grande partie du magasin (450 m2) est dédiée au textile et au maquillage. Un espace détente-snacking (250 m2) cumule presse et vente à emporter avec une gamme équivalente à celle d’un gros dailymonop’ (420 références). En complément, deux terrasses proposent une restauration sur place.
Un parti pris inédit
Concernant la partie alimentaire classique, installée au sous-sol, l’enseigne adopte un parti pris inédit chez elle. Puisque l’offre convenience est déjà assurée au rez-de-chaussée par le dailymonop’, les 300 m2 sont dédiés au dépannage (3 800 références). Le magasin ne propose d’ailleurs pas de chariot. Et plutôt que de dupliquer les gammes d’un Monop’ de même surface, le distributeur a élaboré un nouveau module d’assortiment. Il sélectionne simplement, rayon par rayon, les meilleures ventes d’un Monoprix classique.
Les prix, quant à eux, sont ceux d’un « bon quartier ». La clientèle qui habite ou travaille ici est assez aisée. Le monop store anime son offre au gré des saisons, mais ne fait pas de promo. L’objectif de chiffre d’affaires est fixé à 10 M€. Ramenée au mètre carré, la productivité de ce nouveau concept n’est pas à la hauteur de ce que sort un Monoprix classique de plus grande taille. La partie restauration, en outre, mobilise à elle seule une bonne vingtaine d’employés, sur les 61 que compte le point de vente.
Bref, monop store n’est pas un instrument de conquête à grande échelle. Mais Monoprix prend le temps de d’évaluer ce nouvel outil, qui peut se révéler une arme tactique efficace pour enlever de nouveaux emplacements atypiques en milieu urbain.