Leclerc attaque Strasbourg
Les créations d’hypers sont trop rares pour être boudées… A fortiori quand elles sont l’aboutissement d’un projet conçu 16 ans plus tôt, comme c’est le cas du nouveau Leclerc (4 500 m2) de Strasbourg. Ce 4 500 m2 est la locomotive du centre commercial Rivétoile, inauguré le 1er octobre.
Autant le dire d’emblée, ce petit hyper laisse une impression très agréable. Au vu du cahier des charges, le pari était pourtant loin d’être gagné : une surface de vente en sous-sol, avec un plafond forcément bas. Ledit plafond est peint en noir (pour masquer les imperfections), noir que l’on retrouve dans la décoration, voire dans le carrelage de certaines zones (gris anthracite). Malgré les a priori que peut légitimement susciter cette description, le résultat est bel et bien une réussite esthétique ! Les fins connaisseurs de l’enseigne auront d’ailleurs fait un parallèle avec l’hyper de Léognan (33), surnommé en interne le « black Leclerc »
L’intransigeance dont fait preuve le PDG, Jean Ferry, au chapitre de la signalétique contribue beaucoup à ce bilan flatteur. Ici, c’est tout juste si les prix des produits en TG sont affichés en plus gros caractères… Pour le reste, l’impasse totale est faite sur les stops rayons, kakémonos, affiches suspendues, etc. Seule concession : tous les « univers » sont identifiés par d’immenses caissons lumineux, visibles depuis l’ensemble de la surface de vente.
Les nombreux Leclerc qui adoptent ces préceptes d’absolue sobriété ont déjà fait la preuve qu’une telle formule était gagnante… sous réserve de se montrer irréprochable au quotidien en termes de tenue du magasin et de prix. Sur ce dernier point, Leclerc compte justement secouer le cocotier local. Il faut dire que Strasbourg connaît une situation concurrentielle peu propice à l’émulation… Le groupe Auchan domine de la tête des épaules le commerce de la ville avec deux très gros hypers et pas moins de 12 supers ! Il n’y a guère que le Cora de Mundolsheim et les Coop locaux (nouveaux adhérents Leclerc) pour le titiller. Autant dire, pas une grosse menace… Pour légitimer son agressivité sur la ville, l’enseigne fait d’ailleurs valoir que Strasbourg est l’une des trois agglomérations les plus chères de France : + 2,3 % au-dessus de la moyenne nationale (source Nielsen/Panel international). Ainsi, Leclerc annonce-t-il viser un indice prix situé entre 94,5 et 95 en local. Une baisse des prix durable sur la ville est probable…
La vocation de ce petit hyper est très clairement alimentaire. Les produits frais et les PGC s’octroient respectivement 40 % de la surface de vente, ne laissant que 20 % au bazar et textile. Il faut dire que le centre commercial Rivétoile compte par ailleurs 90 boutiques, avec de nombreux spécialistes en non-al.