La proxi selon Monop’
Le nouveau Monop’ ? Un concept hybride, croisement de Daily Monop’ et de Monoprix Gare du nord. L’enseigne de Citymarché a en effet pris les points forts de ses deux derniers-nés pour proposer sa vision de la proximité. Sa vocation est double : offrir au client du prêt à consommer et lui assurer son réapprovisionnement, sur moins de 300 m². Voilà pour la philosophie. Pour la traduction concrète, visite guidée du premier magasin, ouvert à Paris dans le XIeme arrondissement.
Pas de doute, Monop’ fait du snacking son fer de lance. L’offre est implantée à l’entrée et compte près de 500 références, soit 10 % du total. Signés des grandes marques, les chips, biscuits et confiseries adoptent pour la plupart les conditionnements du circuit « impulse ». A l’inverse, les produits frais portent tous la marque « convenience » maison, Daily Monop’.
Viandes et légumes séparés
La gamme a d’ailleurs fait son entrée dans les 40 plus grands Monoprix parisiens et s’est enrichie d’une offre salée premium très originale. Les produits sont présentés sous vide et le client choisi séparément la partie « protéines » (volaille, viande, poisson) et l’accompagnement (légumes, féculents). A l’instar des Daily Monop’, le client peut consommer sur place en profitant du comptoir et des chaises installés à l’entrée.
S’agissant de l’offre de réapprovisionnement, l’enseigne joue les 20/80 et met, en épicerie, l’accent sur les produits à forte image. Comme en gare du Nord. Ainsi, les rayons diététique, épicerie fine, ethnique, commerce équitable sont sur-exposés, tout comme l’hygiène-beauté. Le bazar n’est pas sacrifié pour autant : arts de la table, électricité, papeterie, bricolage répondent aux besoins les plus courants.
En PGC, la part belle est donnée aux MDD, notamment aux signatures les plus valorisantes. Elles représentent 25 % de l’assortiment, contre 18 % en moyenne pour un Monoprix. Une stratégie qui implique de nécessaires arbitrages sur les marques nationales. Illustration avec les pâtes, où seul Barilla, leader devant Panzani dans les Citymarchés, est présent au côté des références Monoprix et Monoprix Gourmet.
Etiquettes électroniques
Si l’enseigne joue la différenciation dans l’offre, elle se démarque aussi indiscutablement dans l’agencement et le design des magasins. Le look est moderne mais sobre et l’ambiance chaleureuse, véhiculée par des couleurs acidulées : rose, orange et bleu selon les univers. En façade comme à l’intérieur du point de vente.
Le soin accordé au confort d’achat se manifeste aussi dans le choix des équipements. Les étiquettes sont électroniques, les gondoles pas trop hautes pour garantir un accès aux niveaux supérieurs et limiter l’effet tunnel. Des panneaux radians ont même été installés au-dessus des rayons frais pour réchauffer le chaland.
Monop’ porte également ses efforts sur les services : ouverture de 9 h à minuit, livraison à domicile, mise à disposition d’une borne de développement de photos numériques, meuble réfrigéré pour garder le champagne au frais, etc. Et pour faire patienter les clients à la caisse ou les occuper pendant leur repas, un écran plasma a même été installé. Il diffuse les dernières bandes annonces de films (en partenariat avec allocine.com) ainsi que des messages sur les valeurs de l’enseigne et des informations pratiques sur Monop’ et Daily Monop’.
Panier de 10 €
Ouvert depuis début janvier, le Monop’ de la rue de la roquette connaît un bon démarrage. « Le rendement du magasin s’inscrit dans la moyenne des circuits de proximité, entre 8 et 10 K€ par m², se félicite Jean-Pierre Guilhaumon, en charge du projet. Nous sommes dans nos objectifs en termes de fréquentation et de panier moyen ». La fonction dépannage joue son rôle et assure un panier (10 €) près de 20 % supérieur à celui des Daily Monop’ et un meilleur étalement des ventes dans la journée. La moitié du chiffre d’affaires est tout de même réalisée après 18 h.
Arrivé parmi les derniers sur la proximité, Monoprix entend mettre les bouchées doubles pour assurer son déploiement. En tant qu’enseigne, Daily Monop’ devrait en faire les frais. Les trois magasins seront reconfigurés pour coiffer le panonceau Monop’. Le distributeur cible Paris et les grandes villes de Province sur des zones alliant clientèle résidentielle et clientèle de bureau. Le concept est prévu pour être modulable dans les services (ouverture de 7 h à 21 h, etc.) comme dans l’offre.
L’investissement moyen s’élève à 2 400 €/m² et le magasin assure sa rentabilité grâce à une optimisation des coûts. Les bons de livraison sont par exemple informatisés et permettent une gestion automatique des stocks et du réapprovisionnement. Les employés (moins de dix équivalents temps plein) se consacrent ainsi pleinement à la mise en rayon, la gestion des caisses et à la satisfaction des clients.