Halles d’Auchan Sarcelles (95)
Les Halles d’Auchan poursuivent leur développement. L’inauguration le 18 mai du magasin de Sarcelles donne l’occasion de découvrir la dernière mouture de ce concept discount atypique, qui starifie les produits frais et les gros conditionnements.
La petite filiale d’Auchan semble avoir trouvé son rythme de croisière. Les Halles d’Auchan avaient ouvert leur premier magasin en 1999, à Chelles. Un prototype atypique de petit hypermarché discount, essentiellement alimentaire, accordant une large place aux produits frais et proposant de nombreux gros conditionnements. L’objectif : rendre viables des magasins installés en zone difficile.
Durant cinq années, le distributeur a évalué et affiné son concept, avant de l’estimer suffisamment au point pour commencer à le dupliquer. Depuis 2004, les Halles d’Auchan développent leur parc au rythme d’environ une unité par an. C’est encore peu rapide, pour des magasins qui jaugent entre 3 000 et 6 000 m². Mais l’enseigne limite son expansion à l’Ile-de-France, pour des raisons logistiques (les autres grandes agglomérations viendront plus tard). Entre les achats directs de certains produits frais et les gammes spécifiques, la filiale est autonome pour 30 % de ses approvisionnements.
12 000 € de CA/m²
En janvier dernier, la publication par Linéaires des comptes des Halles d’Auchan révélait des résultats mitigés. Seul le magasin « historique » de Chelles était bénéficiaire en 2007, affichant au passage une jolie productivité (12 000 € de CA/m²). Et c’est bien cette attractivité commerciale qui justifie l’intérêt du distributeur pour le concept. Si tous les magasins atteignent ce niveau de productivité, les économies d’échelle réalisées grâce au développement régional du parc devraient vite améliorer la rentabilité de la filiale.
Pour assurer son expansion, la jeune enseigne ne néglige d’ailleurs aucune solution. A Meaux, elle a racheté un Intermarché. Aux Mureaux, elle s’est portée acquéreuse d’un Champion. Au Blanc-Mesnil, elle a fait sortir un hypermarché de terre. A Sarcelles, c’est un Leclerc que le distributeur a racheté. A Bobigny, la prochaine ouverture annoncée, Auchan est en train de convertir un Atac de 3 900 m².
Récupérer de gros Atac
Le concept Simply Market étant mal adapté aux petits hypers (voir notre enquête publiée en février dernier), les Halles d’Auchan pourraient d’ailleurs récupérer quelques autres gros Atac, implantés dans des zones à faible potentiel. Pour discount qu’il soit, le concept des Halles d’Auchan n’est paradoxalement pas avare en main-d’œuvre. Si la marée est le seul stand à service de l’hyper, les autres rayons trad ont leur atelier de frais-emballé sur place. A Sarcelles, la boulangerie fabrique son propre pain. Le magasin (3 800 m²) emploie 106 personnes. Quand il aura atteint son rythme de croisière, il en comptera davantage. A Bobigny, Auchan a déjà annoncé vouloir créer 40 à 50 emplois, en plus des 97 salariés de l’Atac.
Repères
Des prix canon
Le succès des Halles d’Auchan repose sur la capacité des magasins à proposer des prix jamais vus en GMS, grâce aux gros conditionnements. A Sarcelles, les clients peuvent ainsi acheter 1 kg de céréales petit déjeuner « Halles d’Auchan » à 1,70 € ou encore 10 kg de pommes de terre françaises (victoria) à 0,26 €/kg. Mais aussi des sandwiches club à 0,85 € ou des tartes aux pommes fraîches à 1,99 € les 480 g.
Des marques nationales bien tenues
Environ un quart de l’assortiment est composé de marques nationales. Sauf exception, le magasin ne retient qu’un leader par catégorie de produits, voire aucun (pas de marque nationale de plats cuisinés frais ou de salaisons tranchées LS, par exemple). Sur les marques en rayon, le directeur se fait fort de tenir la dragée haute au Leclerc et au Carrefour de sa zone.