Colruyt Dole
Pénétrer dans un Colruyt français, c’est un peu comme découvrir un nouveau mode de distribution. Certes, la présence de marques nationales, d’une zone trad et d’une cave fournie rappelle un supermarché classique. Mais la mise en scène sommaire véhicule, elle, davantage une image discount. De fait, dans sa Belgique natale (voir Linéaires n°203, p. 14), l’enseigne est réputée pour ses magasins dépouillés, à l’allure de hangars, et son excellent positionnement prix. En clair, elle est la moins chère du pays. « En France, nous ne pouvons pas nous battre sur les prix comme nous le faisons en Belgique, loi Galland oblige », prévient néanmoins Gilles Poinsot, directeur général de Codifrance (nom de la filiale française de Colruyt suite à l’absorption de Ripotot). Ce qui n’empêche pas les équipes du distributeur de relever 4 000 prix toutes les six semaines chez les concurrents afin d’aligner les tarifs. MDD, marques nationales, premiers prix et même prospectus sont ainsi passés au crible. Mais Colruyt mise également sur la qualité de ses produits. En alimentaire, cette vocation est notamment perceptible à la boucherie/charcuterie, restée en grande partie traditionnelle, où seule la viande charolaise a droit de cité s’agissant du bœuf. Autre vecteur d’image important, le rayon fruits et légumes se situe dans une grande chambre froide, au même titre que les gondoles frais LS. Une spécificité du groupe. Mais, alors qu’en Belgique cette zone ne bénéficie d’aucune mise en valeur particulière, elle est ici baptisée Espace Fraîcheur. « De cette manière, les fruits et légumes ne subissent aucun choc thermique », assure Gilles Poinsot. Conservés à 10-15°C, les salades et fruits affichent en effet une mine plutôt avenante. Maniaque de la chaîne du froid, Colruyt présente également ses surgelés dans des bacs fermés. Lesquels sont réputés pour leur moindre appétit énergétique et leur plus grande efficacité en matière de conservation. Plus hermétiques à l’air ambiant, ils permettent le maintien d’une température constante, préservant les aliments du givre. Déroutant pour des Français plus habitués aux meubles à ponts… mais finalement rassurant.