Pass sanitaire : des questions en suspens pour la distribution
L’extension du pass sanitaire aux centres commerciaux début août a surpris les professionnels. Les enseignes alimentaires "essentielles" s’interrogent sur les modalités d’accès à leurs portes et les salariés non vaccinés s’inquiètent de ne plus pouvoir travailler.
On savait que l’imposition d’un pass sanitaire à l’entrée des centres commerciaux était une mesure envisagée par le gouvernement. Mais l’annonce par Emmanuel Macron de son entrée en vigueur dès le début du mois d’août a pris au dépourvu les professionnels du secteur.
Le Conseil national des centres commerciaux a réagi en faisant part de son étonnement et en dénonçant, sur Franceinfo, un manque de concertation. Jacques Creyssel, président de la Fédération du commerce et de la distribution, a dit sa surprise sur Twitter.
Au-delà des éclaircissements attendus sur les seuils qui vont définir les centres commerciaux concernés par la mesure, plusieurs questions pratiques restent en suspens.
Comment envisager, par exemple, l’accès à un hypermarché ou un supermarché, considéré comme "essentiel" pour son rôle alimentaire, lorsqu’il est situé au fond d’une longue galerie marchande ? Les clients seront-ils alors soumis aux contraintes du pass sanitaire pour leurs courses du quotidien ?
Plus contraignant pour les commerçants que pour les soignants
Les employés de la distribution, également, s’interrogent. Dans son allocution, Emmanuel Macron a clairement précisé que les contrôles à l’entrée concerneraient aussi bien les clients que les salariés. Les professionnels non vaccinés ou en cours de vaccination devront-ils se soumettre à des tests réguliers pour venir travailler ?
Jacques Creyssel s’étonne au passage que le régime décidé par le gouvernement puisse se révéler plus contraignant pour les commerçants que pour les soignants, qui ont jusqu’à mi-septembre pour se faire vacciner.
Tous les acteurs, enfin, s’inquiètent des modalités de contrôle. Comment filtrer efficacement les entrées sans créer d’engorgements, et avec quel personnel ? Les conflits vont-ils se multiplier avec des clients refusant de se voir bloqués ?
Une première réunion, ce 13 juillet, est programmée à Bercy en fin de journée pour recevoir les distributeurs. Ils ont déjà passé une bonne partie de la nuit, et continueront encore aujourd’hui, à noircir leurs carnets de toutes les questions qu’il faudra poser au ministre de l’Économie.