Lidl s’engage contre la déforestation au Brésil
Le groupe Casino a été récemment l’objet d’une polémique sur la déforestation au Brésil. Des associations de protection de l'environnement l'ont sommé de renforcer sa vigilance sur le caractère responsable du bœuf commercialisé par sa filiale brésilienne GPA (lire dans l'encadré ci-dessous la contre-argumentation de Casino).
Dans ce contexte délicat, Lidl France vient de communiquer sur ses engagements en la matière. L’enseigne aborde le sujet par le prisme de la production de protéines végétales utilisées pour l’alimentation animale, notamment de soja. Lidl a annoncé déployer «un plan d’action ambitieux sur ses filières animales afin d’assurer au plus tard en 2025 100% de ses approvisionnements en protéines végétales responsables».
Avec l’ONG Earthworm Foundation
L’objectif est tout particulièrement de lutter dans les pays producteurs contre la déforestation ou la conversion à l’agriculture d’écosystèmes remarquables comme la savane du Cerrado au Brésil.
Cet engagement concerne tous les produits pour lesquels des protéines végétales sont utilisées dans l’alimentation animale : œufs, viande fraîche (porc, bœuf, volaille), charcuterie et produits laitiers.
Sur ce dossier, Lidl travaille auprès des filières d’élevage et d’importation en protéines végétales (éleveurs, agriculteurs, fabricants d’aliments, coopératives et traders) ainsi qu’avec l’ONG Earthworm Foundation. «Nous croyons fortement à l’engagement de Lidl, a déclaré Fabien Girard, directeur France de cette organisation. Vu la situation d’urgence en général et au Brésil en particulier, nous nous réjouissons de cet engagement fort et sommes convaincus que ce travail d’ampleur et inédit pour le secteur va créer les bases qui permettront à l’ensemble des acteurs de responsabiliser leurs approvisionnements.»
Transparence sur l’origine
La stratégie de Lidl s’appuie sur trois piliers : diminuer au maximum l’utilisation de soja non européen, accroître l’usage de protéines végétales alternatives au soja, engager toute sa chaîne d’approvisionnement dans la transparence sur l’origine.
«Lidl s’engage à tout mettre en œuvre, dès maintenant, et sur l’ensemble de ses filières, pour atteindre son objectif 2025 et faire que toutes les protéines végétales qui entrent dans l’alimentation animale de ses éleveurs partenaires et qui n’auront pas pu être substituées ni relocalisées, soient d’origine connue, sans aucun lien avec la déforestation ni la conversion d’écosystèmes, en particulier le Cerrado au Brésil», explique le distributeur.
«Ce projet va dans le sens de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, a ajouté Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Nous soutenons cette approche et nous nous inscrirons bien évidemment dans la démarche règlementaire retenue par l’Etat. Notre volonté est de mobiliser avec humilité toutes les parties prenantes pour trouver des solutions durables et viables tout en responsabilisant les premiers importateurs.»
Polémique GPA sur le bœuf et la déforestation : la réponse de Casino
"GPA, filiale du groupe Casino au Brésil, coopère avec 39 entreprises brésiliennes qui sont les principaux fournisseurs de protéines animales du pays et qui fournissent tous les distributeurs présents au Brésil.
Depuis 2016, grâce aux actions mises en place par GPA, 100% des fournisseurs renseignent l’origine directe de la viande ou du bétail dans le système de traçabilité GPA. 100% des fournisseurs de viande bovine ont un système de géo-surveillance de l’achat de viande bovine pour vérifier et contrôler la conformité des fermes. Grâce à cette politique de contrôle, 29 fournisseurs ont été bloqués par GPA depuis 2016.
Depuis le 2 juillet 2020, GPA a intégré un protocole de contrôle renforcé des fournisseurs de viande bovine au Brésil porté par l’ONG Imaflora (procédure «Beef and Track») qui prend en compte le contrôle de la productivité maximale des exploitations afin de déceler tout risque de fraude.
Cette mise en demeure (des associations de protection de l'environnement, NDLR), reposant sur un rapport dont la méthodologie et les conclusions ont été contestées, n’était donc fondée. Le groupe Casino respecte en tous points la loi française sur le devoir de vigilance.
Conscients des enjeux et de la complexité des chaînes d’approvisionnement en Amérique du Sud, GPA continue de renforcer ses actions et politiques, en lien avec toutes les parties prenantes constructives."