Les questions qui restent posées

19 septembre 2007 - F. Vacheret avec la rédaction

1. Comment la signature aux accents anglo-saxons « Carrefour Market » sera-t-elle perçue par la clientèle de l’enseigne ? Le capital de sympathie de Champion n’était pas nul et un (coûteux) travail de fond avait d’ailleurs été entamé sur la marque depuis deux ans.

2. Comment réagiront les franchisés de l’enseigne, dont l’adhésion est vitale pour la réussite du projet (ils détiennent quelque 42 % du parc en France) ? L’enquête menée par Linéaires auprès d’une poignée de franchisés incite, a priori, à l’optimisme. Tous reconnaissent en effet sans peine que la notoriété et la puissance de la « marque » Carrefour est nettement supérieure à celle de Champion. « Dans ma région, je suis un peu isolé, cerné par des Super U et des Leclerc, explique celui-ci. Porter l’enseigne Carrefour me ferait du bien, c’est sûr ».
D’aucuns affichent aussi une certaine fierté à l’idée de voir Carrefour devenir la première enseigne en part de marché (22 %), avec cinq points d’avance sur Leclerc. « C’est bien sur le papier, reste encore à voir les résultats du test et à connaître les modalités pratiques de mise en oeuvre », tempère celui-là. De fait, changer d’enseigne n’ira pas sans un poste de dépenses significatif. Mais à ce stade du projet, les franchisés n’ont encore aucune visibilité sur la manière dont Carrefour pourrait les accompagner.

3. Quelle est l’ampleur du risque de cannibalisation des Carrefour Market sur les grands Carrefour natifs ? Pour ne prendre que l’exemple de la ville de Rennes, directement concernée par le test en cours, l’agglomération bretonne compte deux Carrefour de 10 000 m2 et pas moins de neuf supermarchés Champion.

4. Tous les Champion auront-ils vocation à devenir des Carrefour ou des Carrefour Market ? En Espagne, un quart de feu le parc Champion est passé sous panonceau Dia. L’hypothèse n’est donc pas totalement farfelue s’agissant de Ed en France, sachant que la filiale hard discount du groupe s’intéresse de plus en plus aux surfaces de 1 000 à 1 400 m2 (concept dit « Maxi Ed »), avec une offre non-alimentaire plus développée. « Faute d’informations, nous avons clairement des craintes en la matière, d’autant qu’il y a déjà eu beaucoup de transferts de petits Champion en Ed depuis deux ans. Avec de la « casse sociale » à la clé », s’inquiète un représentant syndical. De façon générale, les syndicats du groupe redoutent (à juste titre ?) une remise en cause du statut spécifique Champion. Jeudi 13 septembre, une réunion du comité central d’entreprise a été particulièrement houleuse, la direction de Champion se refusant à apporter des précisions sur ses intentions malgré l’insistance des partenaires sociaux.

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