Leclerc opportunément assigné par Bercy
L’info tombe ce jour, révélée par RTL, mais l’affaire remonte à février. Le Galec a été assigné en février par Bercy dans le cadre des négos. En jeu : 108 M€ d’amende et pénalités. Leclerc dénonce une manœuvre de diversion.
Selon RTL, l’assignation serait la conclusion de trois années d’enquête de la DGCCRF, sur les négos 2015 à 2017. En cause, des remises de 10 % obtenues auprès d’une vingtaine de grands noms de l’industrie alimentaire pour sanctionner la présence de leur marque chez Lidl. Remises sans contreparties justifiables, donc. Le Galec serait ainsi assigné pour pratiques restrictives de concurrence et une première audience se tiendrait ce jour au tribunal de commerce de Paris. Le coup d’envoi d’une longue bataille juridique à n’en pas douter. Bercy réclame la bagatelle de 108 millions d'euros à Leclerc : 25 millions d'amende civile et 83 millions au titre de la restitution aux industriels des sommes indûment perçues. Ce qui serait un montant record pour un distributeur dans ce genre d’affaire. Leclerc détient déjà le précédent, 63 M€, après une condamnation définitive en cassation début 2017 (déjà pour des contreparties insuffisantes et déjà dans un dossier impliquant de nombreux grands fournisseurs).
Michel-Edouard Leclerc a réagi aussi sec sur son blog, ce matin. « On se demandait quand l’administration allait dégainer. Appelé au secours par la rue de Varenne qui n’apprécie pas la dernière pub d’E.Leclerc sur le chiffrage de la hausse des prix suite aux EGA, Bercy rend publique l’une des assignations qu’il avait conservées en réserve depuis 3 mois ! », dénonce le patron des centres Leclerc. Une façon d’affaiblir Leclerc, donc, qui ne manque une occasion de dénoncer l’inefficacité à venir de la loi EGA. « Avec 40 ans de métier, je peux vous prédire qu’on est reparti pour un cycle juridique de quelques années : dans l’immédiat, l’effet d’annonce permet aux politiques de mettre en scène leur pouvoir de gendarme contre le méchant distributeur. Taper la distrib sert d'ersatz à la réforme agricole. », pointe M.-E.L.