Leclerc attaque Paris

1 février 2018 - B. Merlaud

Le seul hypermarché Leclerc parisien, boulevard Macdonald

Comme attendu, Leclerc lancera son offensive sur Paris à la fin du printemps. Pour maîtriser sa structure de coûts (et aller vite), le distributeur n'ouvrira pas de magasins mais des drives piétons, des points relais et proposera la livraison à domicile. La préparation des commandes sera centralisée.

Les participants aux Ateliers du Drive, organisés par les Éditions Dauvers et Linéaires, avaient eu la primeur de l'info dès septembre dernier. Le distributeur "provincial", spécialiste de l'hyper de taille moyenne et historiquement absent des grands centres urbains, veut rentrer dans la capitale par la porte du e-commerce.

Michel-Édouard Leclerc en a fait l'annonce sur RMC et BFM TV le 31 janvier. "Ça va s'appeler "Leclerc chez moi", ce sera notre enseigne de proximité pour les Parisiens qui vont découvrir des prix 15 à 20% moins chers", a promis le dirigeant.

L'expérimentation va d'abord démarrer dans certains quartiers parisiens et sera progressivement étendue sur l'ensemble de la capitale dans les trois ans qui viennent. Le temps de "maîtriser la logistique", estime Michel-Édouard Leclerc.

Le mouvement d'indépendants a déjà commencé à tirer les fruits d'un premier drive piéton ouvert dans le centre de Lille en avril 2017, dont les commandes sont préparées dans un entrepôt en périphérie et livrées plusieurs fois par jour (avec des pics à 150 paniers par jour). La mise en service d'un second drive piéton à Lille est d'ailleurs déjà programmée avant la fin du trimestre.

Ce principe de préparation centralisée s'impose petit à petit comme un modèle de rentabilité pour l'e-commerce urbain. Monoprix, qui avait déjà investi dans 7000 mètres carrés d'entrepôt à Gennevilliers (92) en 2016, va carrément s'en remettre aux bons soins du Britannique Ocado, qui construira pour le groupe Casino, d'ici deux ans, une plate-forme automatisée afin de livrer Paris, l’Ile-de-France, la Normandie et les Hauts-de-France.

Carrefour, de même, mise beaucoup sur le potentiel de la plate-forme de préparation de commandes qui ouvrira le 6 mars à Aulnay-sous-Bois (93). Elle servira les drives alentour, mais aussi, à l'avenir, de nouveaux points de retrait implantés dans des zones de flux.

Inconvénient majeur de ces entrepôts : les délais de préparation, au moment justement où Amazon cherche à percer sur le marché alimentaire parisien avec des livraisons en deux heures (tandis que Carrefour déploie aussi sa livraison express en un heure).

"La livraison en deux heures sur Paris, personne ne nous demande ça", a balayé Michel-Édouard Leclerc, confirmant qu'il n'irait pas sur ce créneau.

Linéaires - Formules d'abonnement

LE MAGAZINE DE LA DISTRIBUTION ALIMENTAIRE

● L'expertise du seul magazine spécialiste de l'alimentaire en GMS
● De nombreux reportages en magasins, enquêtes et comparatifs indépendants
● Plus de 100 dossiers marchés et focus produits traités chaque année

Profitez d'une offre découverte 3 mois