Le groupement est propriétaire de la marque
Leclerc a racheté Leclerc
La grand-messe se voulait discrète. Mi-décembre, l’ensemble des adhérents Leclerc étaient conviés à Paris pour avaliser une étape décisive dans la vie de leur enseigne : le rachat de la marque « Leclerc » à son ayant droit, à savoir Edouard Leclerc. En effet, si le groupement est bien propriétaire des signatures « produits » de l’enseigne (Marque Repère, etc.), le nom « Leclerc » et tous ses dérivés étaient restés aux mains du fondateur. Soit au total 71 marques, allant du logo « L » au « Ticket E. Leclerc », en passant par des plus exotiques « Leclerc Burger » ou même « ex-centre Leclerc ».
Le montant du rachat, qui n’a pas été officiellement communiqué, pourrait se monter à 115 millions d’euros. « Ca peut paraître une grosse somme à première vue, mais c’est en fait très raisonnable, commente un adhérent. Le mouvement a récupéré l’enseigne, c’est un gage de pérennité pour l’entreprise. » Car au-delà des considérations financières, c’est bien la préservation de l’avenir qui a motivé Edouard Leclerc. Il aurait d’ailleurs pris seul cette décision, Michel-Edouard, de bonne source, s’étant montré plus réservé sur la question.
« Edouard Leclerc n’a jamais perçu de royalties sur son nom, qu’il cédait aux magasins à titre gracieux, enchaîne un autre adhérent. Tout le monde attendait une telle décision. Maintenant, le dossier est classé, nous sommes tranquilles pour de nombreuses années. »
Dans le même esprit, le fondateur de l’enseigne avait déjà vendu à l’ACDLec, il y a un an, les murs de ses deux magasins (Gouesnou et Landernau, dans le Finistère). Seuls les fonds ont été cédés à deux adhérents, afin que ces deux magasins symboliques ne puissent pas un jour quitter le giron Leclerc.