Présent en France depuis 1996 via le rachat de Ripotot (suivi de l'ouverture d'un premier magasin à Pontarlier en novembre 1997), le distributeur belge Colruyt y fait peu parler de lui. Des déclarations d’un dirigeant du groupe dans la presse belge permettent d’en savoir plus sur ses objectifs dans l’Hexagone. En l’occurrence : ouvrir davantage de magasins chaque année. « Depuis un an, nous nous sommes fixé pour objectif d’ouvrir entre cinq et sept nouveaux magasins par an, contre trois ou quatre auparavant », a indiqué au quotidien L’Echo Marc Hofman, directeur opérationnel du groupe.

Deux entrepôts à Nancy et Dole

Sept Colryut ont été inaugurés l’an dernier en France et six nouvelles unités s’ajouteront en 2019. A date, le Belge compte 86 magasins en France contre 35 en 2008. Le tout dernier a ouvert le 31 juillet à Frontenex en Savoie, avec la quatrième évolution du concept. Le parc de magasins (750 à 1 000 m²) est réparti dans un grand quart Est de la France (voir la carte ci-dessous).

Pour porter cette croissance, des investissements logistiques sont en cours. « Nous construisons un nouveau centre de distribution qui nous permettra de doubler notre capacité », précise Marc Hofman. Dans son dernier rapport annuel, le distributeur évoque même deux chantiers. L’entrepôt et siège historique de Rochefort-sur-Nenon (39) arrivant à saturation, deux entrepôts, l’un à Nancy (12 000 m²), l’autre à Dole dans le Jura (18 000 m² à 25 000 m²), sont prévus pour être opérationnels d’ici à deux ans. Le siège de Colruyt France sera transféré sur le nouveau site de Dole.

8 % du chiffre d’affaires en France

Le discounter belge (présent aussi au Luxembourg) réalise seulement 8,2 % de son chiffre d’affaires en France, soit 520 M€ HT (+ 11, 6 %). Il reconnaît n’avoir pas atteint la taille critique pour y appliquer pleinement sa politique de garantie des prix les plus bas, qui a fait son succès en Belgique. « Nous n’offrons pas toujours les prix les plus bas en France, mais souvent. En tout cas, nous nous assurons toujours d’être suffisamment attractifs en termes de prix par rapport à la concurrence », explique Marc Hofman. Pas question donc de suivre Leclerc dans la guerre des prix.
Dans les colonnes de De Tijd cette fois, le dirigeant a précisé que les Colruyt français ne dégageaient pas de bénéfices. « Mais depuis deux ans, l’EBITDA est positif. Les magasins reviennent sur leurs frais. Le fait qu’il n’y ait pas de bénéfices nets est considéré ici comme un investissement. »
Lors de son exercice 2018-2019, le groupe Colruyt a réalisé un chiffre d’affaires de 9,4 Mds €, en hausse de 2,8 % en comparable, pour un bénéfice net de 384 M€ (4,2 % du CA).

Retrait d’argent en caisse depuis le 1^er juillet

 

A son tour, depuis le 1^er juillet, Colruyt offre la possibilité à ses clients français de retirer gratuitement des espèces en caisses (20, 30, 40 ou 50 €). Exemple : pour un achat de 20 €, les clients pourront demander à payer 50 € en carte bancaire afin de récupérer 30 € en espèces. Sans frais, le retrait d’argent est possible dès 1 € d’achat. Ce service avait notamment été initié en France par Géant Casino.