L'industrie alimentaire joue cartes sur table avec les Français
Même si l'image des industries alimentaires se redresse, la défiance des consommateurs est tenace. Pour y remédier, l'Ania ouvre jusqu'en mars 2016 une consultation citoyenne, qui servira de base à de nouveaux engagements formalisés dans un "pacte alimentaire".
En juin 2015, l'association nationale des industries alimentaires a dévoilé les résultats d'une étude OpinionWay sur l'image de la profession.
Par rapport à la précédente vague de 2013 (en plein scandale de la viande de cheval), la défiance des consommateurs, logiquement, s'atténue. Seules 43% des personnes interrogées avaient une image positive des industries agroalimentaires en 2013. Elles sont 55% en 2015.
C'est mieux, mais on est encore loin du plébiscite. 54% des consommateurs estiment en effet que les industries agroalimentaires ne les informent pas honnêtement.
42% des personnes interrogées réclament un étiquetage compréhensible sur la composition nutritionnelle (+ 12 points en deux ans). 39% attendent aussi des informations sur l'origine géographique des produits (+ 4 points).
Dans les critères d'achats, le prix reste prioritaire mais son importance recule, au profit d'éléments plus qualitatifs comme la composition des produits ou leur origine.
Bref, plus sensibilisés à la qualité des produits et des ingrédients, soucieux de l'origine des matières premières, les consommateurs souhaitent être mieux informés.
Afin de répondre à ces attentes (et en même temps les circonscrire), l'Ania propose aux Français de s'exprimer directement sur le site vouschangez-nousaussi.fr
Du 3 novembre 2015 au 3 mars 2016, ils pourront juger la qualité des aliments, parler de la confiance qu'ils accordent (ou pas) aux industriels, préciser les informations qu'ils désirent trouver sur les étiquettes.
"La consultation sera l’opportunité pour les Français de dire clairement ce qu’ils attendent de leur industrie alimentaire et des acteurs de la filière", appuie l'Ania.
Les consommateurs s'exprimeront aussi sur le rôle que la distribution et les pouvoirs publics peuvent jouer dans l'amélioration de l'alimentation.
La démarche, à ce stade, est à la fois courageuse et responsable. L'Ania promet d'en tirer des enseignements pour l’élaboration, en 2016, "d’un véritable pacte alimentaire, qui reposera sur des choix pragmatiques affirmés pour l’ensemble de la filière". Il restera encore à évaluer l'ampleur des engagements pris dans ce pacte (notamment leur caractère mieux-disant vis-à-vis de la réglementation) pour mesurer, au final, la portée réelle d'une telle initiative.