L'Ania et Marisol Touraine s'opposent sur l'étiquetage nutritionnel

 

 

L'Ania et Marisol Touraine s'opposent sur l'étiquetage nutritionnel

Réunis ce 26 mars au ministère de la Santé, les représentants de l'industrie alimentaire et Marisol Touraine se sont quittés fâchés. Même s'il repose sur le volontariat, l'affichage de feux rouges nutritionnels sur les packs hérisse les industriels.

Ce principe d'étiquetage nutritionnel est porté par le projet de loi de santé, qui sera débattu à l'Assemblée nationale à partir du 31 mars. Marisol Touraine, la ministre de la santé, a déjà accordé aux industriels que l'apposition des pictogrammes ne se fasse finalement que sur la base du volontariat.

Mais c'est le principe même de cet affichage qui heurte les fournisseurs. Au sortir de la réunion avec Marisol Touraine, l'Ania (l'association nationale des industries alimentaires) s'est fendue d'un communiqué virulent.

Un dispositif "simpliste"

Regrettant "un simulacre de dialogue", l'association refuse de voir son secteur d'activité "stigmatisé" par "un dispositif d’étiquetage nutritionnel simpliste", reposant sur "une approche médicalisée de notre alimentation".

De fait, des recommandations nutritionnelles complètes devraient aussi prendre en considération la taille des portions avalées, l'association des aliments au cours d'un repas, le moment de consommation, l'activité physique, l'état de santé, etc. Forts de cet argument, les industriels veulent étouffer dans l’œuf toute velléité d'étiquetage ressemblant à des feux rouges ou à des notes apposées sur les produits.

Certains d'entre eux, en particulier, s'inquiètent de voir réduits à néant leurs efforts pour améliorer le profil nutritionnel de leurs aliments. A quoi bon travailler sur les matières grasses d'une pâte à tartiner, par exemple, si elle hérite du même pictogramme peu flatteur que le produit standard ? Sans parler de "l’infamie" qu'il y aurait à voir brocarder quelques spécialités de terroir, à commencer par le foie gras et de nombreuses charcuteries...

C'est justement pour toutes ces raisons que Marisol Touraine a déjà renoncé à l'idée d'un étiquetage obligatoire. Céder encore du terrain reviendrait à vider de toute sa substance son projet, visant à rendre l'information nutritionnelle accessible au plus grand nombre.

Les modalités d'affichage définies d'ici juillet

La ministre campe donc sur ses positions et s'engage sur un calendrier. Son projet de loi pose le principe d'un nouvel étiquetage nutritionnel, sur la base du volontariat. Les modalités pratiques (quels critères de notation, quels types de pictogrammes, etc.) seront définies d'ici juillet par un groupe de concertation rassemblant distributeurs, industriels, associations de consommateurs et scientifiques.

Les distributeurs, d'ailleurs, ont déjà pris les devants en se rangeant dans le camp de la ministre. Les enseignes membres de la FCD ont annoncé le 16 mars dernier leur intention de déployer sur leurs MDD, dès maintenant, une série de pictogrammes nutritionnels. Sur les "bons" comme sur les "mauvais" produits.

 

 

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