Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, vient de réagir sur le site internet de Linéaires aux informations relatives au remboursement, par Bercy, de plusieurs années de taxe d’équarrissage indûment prélevées aux distributeurs. Les révélations faites jeudi soir, également sur le site internet du magazine, font état d’une enveloppe globale de 2,2 milliards d’euros, un chiffre qui dépasse sensiblement la somme de 1,8 milliard, annoncée le 15 juillet dernier devant le Conseil d’Etat par le commissaire du gouvernement M. Goulard, et pour lesquels Bercy a confirmé ce matin avoir inscrit 1,4 Md€ de dégrèvements au budget 2004. Les versements aux magasins ont commencé en septembre mais se sont brutalement arrêtés début octobre, semble-t-il pour des raisons de trésorerie.
"Je ne peux pas porter de jugement sur la décision de Bruxelles (qui a précédé l’arrêt du Conseil d’Etat, NDLR), mais je trouve profondément anormal que l’Etat français soit aujourd’hui amené à rembourser ces sommes qui, après avoir une première fois coûté aux consommateurs, vont cette fois devoir être payées par les contribuables. Car il ne faut pas se faire d’illusion, dès 1997, les enseignes avaient répercuté la taxe d’équarrissage dans leurs prix de vente."
"Je constate que l’on donne des sommes phénoménales à un secteur qui gagne déjà beaucoup d’argent. Je comprends vraiment que les distributeurs fassent profil bas sur ce dossier. Ils devraient avoir honte de se faire rembourser, aux frais du contribuable, des sommes qu’ils ont déjà fait payer à leurs clients. Franchement, ils ne vont pas améliorer leur image."
"Quand je vois les difficultés que l’on a pour se faire rembourser les moindres sommes, ou, pour prendre un exemple récent, obtenir à l’arraché une baisse de la TIPP (la récente mesure prise par Bercy à destination des agriculteurs représente, à titre de comparaison 120 millions d’euros de coût annuel, NDLR), je suis vraiment écœuré. Si encore on leur remboursait des sommes qui correspondaient à une perte qu’ils avaient subie… Mais ça n’est pas le cas."
"Que je sache, la grande distribution n’a pas perdu d’argent à cause de cette taxe puisqu’elle l’a répercutée aux consommateurs."
"J’espère au moins qu’avec ces sommes, ils vont pouvoir faire, pour une fois sur leurs propres deniers, de belles promotions au rayon boucherie. N’oublions pas que c’est un rayon où les enseignes réalisent des marges confortables."