Ils ont testé des méthodes anti-gaspi
En partenariat avec l'Ademe, dix hypers et supers ont testé, durant trois mois, plusieurs méthodes pour réduire le gaspillage alimentaire. Résultat : des économies potentielles de 70.000 euros par an et par magasin.
Pour cette étude était considérées comme "gaspillées" toutes les denrées alimentaires qui n'étaient ni vendues ni bradées dans un espace dates courtes. Outre les aliments jetés, on y retrouve donc les dons aux associations et les vols, même s'ils sont finalement destinés à une consommation humaine.
Un parti pris méthodologique adopté pour des raisons pratiques (données plus faciles à compiler), qui a l'avantage de se caler sur une logique marchande et comptable à même d'interpeller efficacement les distributeurs.
Car les sommes en jeu sont colossales.
Selon les calculs de l'Ademe (l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), en moyenne, plus de 70 tonnes de marchandises sont ainsi gaspillées par an et par magasin (hypers et supers). Ce qui représente un coût global, incluant le stockage, la main-d’œuvre, etc., qui frôle les 400.000 euros par an pour chaque site. Alors même que les distributeurs, à des degrés divers, sont déjà impliqués dans la chasse à la casse !
Le test, qui a duré trois mois, a été réalisé au cours du premier semestre 2016 et ses résultats ont été extrapolés sur une année entière. Cinq enseignes se sont impliquées dans la démarche : Auchan, Carrefour, Intermarché, Leclerc, Système U.
En moyenne, les dix magasins participant à l'expérimentation ont réduit leur gaspillage de 16 tonnes et économisé, donc, 70.000 euros.
Parmi les actions spécifiques à mettre en place recensées par l'Ademe, les plus efficaces sont la vente assistée de fruits et légumes (le rayon, avec le traiteur, qui génère le plus de casse), la création d'un poste de "coach anti-gaspi" pour mobiliser les équipes en interne ou encore la transformation sur place des invendus (en jus, soupes, pâtisseries, etc.).
L'optimisation des assortiments est également un sujet clé. Selon l'étude, en effet, une centaine de références seulement est à l'origine de 20% du gaspillage alimentaire.
Cette expérimentation s'inscrit dans le cadre d'une campagne globale menée par l'Ademe et le ministère de l'Environnement, "ça suffit le gâchis", destinée à sensibiliser aussi bien le grand public que les professionnels.