Guerre d'influence autour de l'action Casino
L'action Casino continue sa descente aux enfers malgré la promesse du distributeur de quitter l'Asie pour se désendetter. La menace de dégradation de note brandie par une agence fait le bonheur des fonds qui spéculent sur la baisse du titre.
Ce 18 janvier, l'action Casino a encore chuté lourdement, cédant plus de 8% et terminant la journée sous les 37 euros. Pour mémoire, le titre se négociait autour de 42 euros fin 2015 et 76 euros fin 2014.
Le 15 janvier, Standard & Poor’s a mis sa notation de Casino "sous revue". L'agence se donne 90 jours pour passer au crible les résultats du groupe, avec le concours de la direction de Casino, pour décider de revoir à la baisse, ou pas, le "BBB-/perspective stable" accordé au distributeur.
Muddy Waters, le fonds qui avait attaqué Casino en décembre dans une analyse au vitriol et provoqué un vent de panique, s'est félicité aujourd'hui de cette remise en cause, qu'il considère aller dans son sens.
Ces dernières semaines, dans le sillage de Muddy Waters, plusieurs fonds ont choisi de spéculer sur une baisse du titre Casino. Autant de positions qui fragilisent le titre et, selon certains analystes, "autoalimentent la dépression".
Après la publication d'un chiffre d'affaires plutôt encourageant pour le quatrième trimestre 2015, le 14 janvier, l'action Casino a pourtant continué de chuter. Au point de pousser le distributeur, plus tard dans la journée, à rendre public son projet de cession de la Thaïlande.
Un premier plan de désendettement avait été annoncé le 15 décembre, portant sur environ deux milliards d'euros d'actifs : vente des magasins au Vietnam, ouverture de l'immobilier en Thaïlande et en Colombie, pour l'essentiel.
Avec la cession programmée de l'ensemble de l'activité en Thaïlande, Casino prévoit de récupérer deux milliards d'euros supplémentaires.
Selon Reuters, le distributeur local Central Group aurait fait à Casino une offre pour l'ensemble de ses activités au Vietnam et en Thaïlande.
"L’amélioration des performances opérationnelles attendue en France en 2016 et l’ampleur du programme de cessions engagé sont des éléments importants qui renforceront la structure financière du groupe", a commenté aujourd'hui le distributeur français, en marge de l'annonce de sa mise sous revue par Standard & Poor’s.
"Indépendamment de ce plan de cessions, Casino dispose d’une très bonne liquidité qui lui permet de faire face à tous ses remboursements de dette dans les années à venir", a ajouté le Stéphanois.