Greenpeace engage un rapport de force avec Leclerc
Les actions de Greenpeace contre Leclerc montent en puissance. Blocage d'une centrale régionale, magasins investis : l'association demande au distributeur de moins se focaliser sur les prix et davantage sur la réduction des pesticides dans l'agriculture.
Greenpeace avait au départ interpellé, en mai 2015, l'ensemble des enseignes avec un questionnaire sur l'emploi de traitements "tueurs d'abeilles" dans les MDD. L'idée étant de les pousser à s'améliorer, en les créditant de bons points dans une course "au zéro pesticide".
Leclerc étant le seul à n'avoir pas daigné répondre à ce premier questionnaire, Greenpeace en conclut, dans un raccourci assez abrupt, que le distributeur porte "une lourde responsabilité" dans l'usage des pesticides en France (jugée surtout, en fait, à l'aune de sa part de marché).
Selon Greenpeace, les agriculteurs n’auraient carrément "pas d’autres choix que d’utiliser des pesticides pour satisfaire les exigences démesurées de E.Leclerc".
L'enseigne E. Leclerc tente de nous cacher la sombre réalité derrière les féroces négociations qu’elle mène pour obtenir des prix toujours plus bas de la part de ces fournisseurs : des milliers d’hectares de terre et de litres d’eau contaminés par les pesticides.
Greenpeace
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Le 15 octobre, dans 16 villes de France, des actions ont été menées en magasin ou en centrale, pointant la responsabilité unique de Leclerc. Peu spectaculaires, ces premiers coups d'éclat ont été mollement relayés par la presse locale.
L'association se targuait toutefois d'avoir déjà obtenu, en moins de dix jours, 40.000 signatures dans sa pétition interpellant Michel-Édouard Leclerc sur le sujet.
Samedi 24 octobre, les activistes de Greenpeace ont de nouveau investi des centres Leclerc, dans 19 villes différentes. Cette fois de façon plus voyante. À Roques-sur-Garonne (31), ainsi, six "grimpeurs" de Greenpeace ont déployé une banderole de 200 mètres carrés sur la façade de l'hyper.
Et ce 27 octobre, dès 6 heures du matin, plus aucun camion ne pouvait accéder à la Socamil, en Haute-Garonne (la centrale régionale Midi-Languedoc du mouvement).
Des barrages ont été dressés à l'aide de conteneurs, dans lesquels des militants se sont enfermés. Des grimpeurs ont monté des banderoles sur le bâtiment. D'autres membres de Greenpeace se sont enchaînés à des plots de béton.
"Leclerc doit s’engager sans attendre, et de manière ambitieuse, afin de soutenir les agriculteurs pour s’orienter vers un modèle de production sans pesticides, attend Anaïs Fourest, chargée de campagne Agriculture pour Greenpeace France. Tant que Leclerc n’aura pas pris d’engagements à la hauteur de sa responsabilité de premier distributeur de France, Greenpeace continuera de bloquer la Socamil et poursuivra sa campagne."
Le 27 octobre, à la mi-journée, Greenpeace revendiquait 62.000 signatures sur sa pétition.