Fin de l'aventure pour Gastt, repreneur de plusieurs Dia
Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de Gastt Expansion, société qui avait racheté 8 magasins Dia à Carrefour en mai dernier dans le but de lancer une nouvelle enseigne en France. Mais s'était rapidement retrouvée dans l'incapacité d'honorer les salaires des employés.
Adam Kuzmicz, le dirigeant de Gastt, maintient sa plainte contre Carrefour.
Les juges avaient placé Gastt en redressement judiciaire le 15 septembre dernier. Ils avaient laissé jusqu'au 6 octobre, puis jusqu'au 13 octobre, au repreneur pour rebondir sur ce qui pouvait encore être qualifié "d'accident de parcours".
Mais faute d'avancée sur la situation, Gastt n'ayant même pas versé les salaires que le tribunal avait laissés à sa charge à partir du 15 septembre (une aide étant prévue pour les précédents), ils ont donc prononcé ce jour la liquidation de la société.
Les juges "bienveillants"
Un premier jugement, dans la matinée, a statué sur la liquidation des huit filiales correspondant aux magasins repris. A ce moment là, Adam Kuzmicz, selon une confidence faite à Linéaires, croyait encore que la société mère (Gastt Expansion), propriétaire des fonds de commerce, pourrait être maintenue en redressement judiciaire.
"Les juges se sont montrés bienveillants sur le projet commercial, estime le dirigeant d'origine polonaise. La création d'une nouvelle enseigne, en soi, méritait d'être soutenue."
C'est pourtant bien la liquidation de l'ensemble qui a été décidée dans l'après-midi.
Carrefour, pour sa part, s'est engagé à reprendre tous les salariés des 8 anciens Dia. Des postes leur seront proposés dans d'autres points de vente ou, faute d'offre adéquate, ils pourront bénéficier d'un licenciement économique leur ouvrant droit au chômage, se réjouit FO, qui militait pour une telle solution depuis les premières défaillances de Gastt (et reprochait à Carrefour sa légèreté dans le choix du repreneur).
Gastt, de son côté, rejette la responsabilité de cette histoire sur Carrefour. Le contrat signé à l'origine prévoyait la reprise de 37 magasins, avec en ligne de mire la vente de 53 sites supplémentaires.
Selon Adam Kuzmicz, Carrefour aurait d'abord poussé à la vente des 8 Dia que l'Autorité de la concurrence lui avait imposé de céder. C'est un désaccord administratif, par la suite, qui aurait selon lui fait capoter le reste de la transaction. Or, sans le parc prévu, Adam Kuzmicz se dit incapable de lancer son enseigne, faute notamment du soutien de ses investisseurs. Sur cette argumentation, il a porté plainte, au pénal, contre Carrefour.