Exclusif : enquête réalisée auprès de 156 responsables de magasins
Equipement : les enseignes font leur autocritique
L’équipement ne fait pas les frais de la course à la rentabilité. C’est en tout cas l’un des principaux enseignements de l’enquête réalisée par Linéaires auprès d’un échantillon de 156 responsables d’hypers ou de supermarchés, toutes enseignes confondues (voir méthodologie). Laissons parler les chiffres. Pour 41,5 % des personnes interrogées - des directeurs de magasin pour la plupart - leur budget consacré à l’équipement serait plutôt en hausse cette année. Seuls 14 % d’entre eux le jugent en baisse alors que 38,5 % des sondés l’estiment plutôt stable par rapport à l’année précédente. Trois magasins sur quatre se déclarent globalement satisfaits de leur sort contre 18 % qui pointent un budget insuffisant voire nettement insuffisant. Si l’on détaille ces résultats par enseigne, les différences sont peu perceptibles en surface. L’indice de satisfaction (sur une échelle de notation allant de 1 à 10) varie en effet de 6,8 pour Monoprix et Super U à 8 pour Carrefour.
Carrefour complexé
Derrière ce satisfecit de façade se cache néanmoins de nettes aspérités dès lors que l’on met en perspective la concurrence. Exemple, à la question de savoir si un magasin juge son concurrent direct (dont la taille est comparable) mieux équipé que lui, les Carrefour sortent nettement du lot dans la catégorie hypers. 54 % d’entre eux s’estiment moins bien équipés que leurs rivaux contre 33 % des Géant et 25 % des Cora. Pour les supermarchés, Super U (58,5 %), Intermarché (50 %) et Champion (38,5 %) se définissent comme les moins bien armés en la matière. A l’inverse, Atac (14,5 %) et Match (15,5 %) ne nourrissent aucun complexe.
Vaste boîte à outils, le budget équipement peut toutefois se scinder en six grandes catégories. Pour les responsables de notre échantillon, le mobilier (frais/froid compris) grève la plus grosse partie de leur budget : 24 % contre 18 % pour l’agencement général du magasin (sol, éclairage, etc.), 16 % pour l’informatique, autant pour la sécurité et 13 % pour l’aide à la vente (signalétique, PLV, etc.) ou pour le poste pesage/étiquetage/encaissement. Là encore, des tendances se dégagent. Près d’un magasin sur deux estime la part du budget équipement accordé à l’informatique plutôt en hausse contre 37 % pour le mobilier et 31 % pour le triptyque pesage/étiquetage/encaissement. Un signe révélateur de la montée en puissance du back-office dans la gestion courante d’un magasin. La sécurité figure aussi en tête des préoccupations sur le terrain, au même titre que l’aide à la vente.
Cora responsabilise
Fort logiquement, l’autonomie des magasins dans le choix et surtout dans la décision d’achat d’un équipement majeur, diffère selon son statut. Sur une échelle allant de 1 à 10, les Géant auto-évaluent leur degré d’autonomie à 3,8 contre 6,8 pour Cora - enseigne qui a historiquement cultivé la responsabilisation de ses directeurs - et 8,3 pour Leclerc. En supermarchés, Super U (7,5) et Intermarché (quelque peu décroché de Leclerc avec une note de 6,9) s’estiment les plus autonomes. A l’inverse, avec une note inférieure à 4, les directeurs des Atac, Monoprix et Casino ont un pouvoir décisionnaire restreint. Dans les enseignes intégrées (Carrefour, Auchan, Champion, Casino, etc.), la décision d’achat d’un équipement majeur revient avant tout à la centrale ou à la direction régionale (40 % des cas), devant le directeur (29 %) et l’enseigne (11,5 %). Liberté totale du côté des indépendants (Leclerc, Intermarché et Système U). Dans près de 80 % des cas, c’est le Pdg qui tranche contre 20 % pour son directeur.
Projets : 1 magasin sur 4
Enfin, bonne nouvelle pour les équipementiers, les projets d’investissement sont au rendez-vous. Un magasin sur quatre déclare avoir prévu un achat majeur dans les 6 mois à venir (32,5 % pour les hypers et 20 % pour les supers). Plus de la moitié des personnes interrogées pensent casser leur tirelire pour de l’agencement général ou du mobilier contre 31 % pour de l’équipement informatique. A noter la bonne place de la sécurité qui, avec 41 % de réponses affirmatives, confirme sa montée en puissance parmi les préoccupations premières des directeurs de grandes surfaces.
L'enquête LINEAIRES/EQUIPMAG 2004
Les résultats présentés ici sont issus d’une enquête téléphonique réalisée pour le magazine Linéaires en juin 2004, en collaboration avec le salon Equipmag 2004. L’échantillon, couvrant 12 enseignes d’hypers et de supermarchés, est composé de 156 responsables de magasins. Dans 67 % des cas, il s’agit du directeur du magasin. 13,5 % des sondés sont des responsables techniques et 6,5 % des patrons indépendants.
>> REPERES : les résultats de l'enquête linéaires
Cliquez sur les liens ci-dessous pour découvrir les résultats de notre enquête
>>Des budgets equipement plutôt à la hausse