Drives urbains : Carrefour commence par la proxi

9 avril 2018 - E. Ronsin, avec B. Merlaud

Drives urbains : Carrefour commence par la proxi

Grâce à ses méga plates-formes de préparation de commandes (PPC), Carrefour attaque Lyon et Paris avec des drives urbains à prix discount. Dans un premier temps, les points de retrait ne sont ouverts que dans des magasins de proximité existants. Une singulière autoconcurrence, qui ne sera acceptée par les commerçants en place que si le flux clients explose.

En misant sur ses magasins City, Contact ou Bio plutôt que sur la création de points de retrait dédiés, Carrefour va vite, et à peu de frais. Dans les trois semaines qui viennent, le distributeur ouvrira déjà quinze drives urbains nouvelle génération. Quatre verront le jour à Lyon et deux à Saint-Étienne cette semaine. Neuf ouvriront à Paris à partir de la semaine prochaine. Ces points de retrait, à l'entrée des magasins, seront respectivement alimentés par les PPC de Saint-Quentin-Fallavier (38), ouverte fin 2016 et d’Aulnay-sous-Bois (93), entrée en fonction en mars 2018.

"Nous avons la chance de détenir 276 magasins sur Paris intra-muros et 27 en centre-ville de Lyon, souligne Marie Cheval, directrice exécutive clients, services et transformation digitale de Carrefour. Il nous semblait naturel de capitaliser sur cette force avant de se lancer dans l’ouverture de drives piétons solos. Ce qui ne nous empêche pas de réfléchir aussi à des points de retraits indépendants pour les prochains mois."

L'assortiment proposé est plus large que dans les drives classiques de l'enseigne (15.000 références, bientôt 20.000). Les préparations de commande sont plus fiables et plus productives qu'en picking directement dans les magasins.

Carrefour ne promet pas aux clients, explicitement, les prix de l’hyper (même si en théorie il en est à peu près capable). Mais l'offre "à prix Carrefour", ajustée à la marge en fonction des quartiers, se veut résolument discount par rapport aux tarifs habituellement pratiqués en proximité urbaine.

Le trafic en hausse doit compenser l'autoconcurrence que génère le drive piéton

Le comptoir de retrait est installé à l'entrée du magasin

Moins cher que faire ses courses soi-même

Le distributeur devra faire accepter aux citadins adeptes des petits paniers un montant minimum d’achat de 40 euros. Il va devoir aussi expliquer, au passage, pourquoi faire ses courses soi-même revient plus cher que de les récupérer déjà prêtes, dans un même magasin...

L'argumentation n'est pas forcément simple, non plus, dans le discours tenu aux franchisés et locataires-gérants. Dès lors qu'il est alimenté par la PPC, le drive ne rentre pas dans le chiffre d'affaires du magasin. Tout juste les commerçants perçoivent-ils une rémunération pour la prestation de stockage et de retrait.

C'est la promesse d'un trafic en hausse, en priorité, qui doit les convaincre. Christophe Soudani est locataire-gérant du Carrefour City situé 24 rue de Renan, dans le septième arrondissement de Lyon. Il fait partie des premiers à proposer le nouveau "drive piéton" de l'enseigne, à partir du 9 avril.

"Il ne faut pas se voiler la face, ma clientèle vient surtout pour le dépannage, reconnaît-il. Pour le reste, elle se rend dans les hypers en périphérie. Avec le drive piéton, ces mêmes clients pourront désormais retirer chez moi un assortiment trois fois plus large que celui que je propose actuellement et compléter leur panier avec des fruits et légumes ou du pain cuit sur place."

Le gérant offrira d’ailleurs, lors de chaque retrait de commande, un bon de réduction de 3 euros à valoir dans son magasin, pendant les trois premiers mois de lancement.

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