Concessions et précisions sur le pass sanitaire dans les centres commerciaux
Rétropédalage partiel sur le pass sanitaire. Une première injection suffira au personnel des centres commerciaux pour venir travailler sans se faire tester, le pass complet n’étant exigé qu’au 30 août. La mesure devrait concerner les centres de plus de 20.000 mètres carrés.
Il aura fallu moins de 24 heures pour que l’exécutif revienne sur les annonces du président de la République. Donnant l’impression que certaines décisions étaient peut-être précipitées.
Dans la soirée du 12 juillet, Emmanuel Macron prévient qu’à partir de début août, l’accès aux centres commerciaux sera soumis à l’exigence d’un pass sanitaire, pour les clients comme pour les salariés. Il faudra présenter soit un certificat de vaccination complet, soit un test négatif (PCR ou antigénique) de moins de deux jours, réalisé par un professionnel de santé, pour passer les portes des établissements. Ou, éventuellement, un certificat de rétablissement du covid-19 de moins de six mois.
Les distributeurs et gestionnaires de centres commerciaux se préparaient à une telle mesure, mais pas de façon aussi peu anticipée. Lorsqu’il reçoit un laconique coup de fil le prévenant de l’annonce à venir, dans l’après-midi du 12 juillet, Jacques Creyssel tombe de sa chaise. Le président de la Fédération du commerce et de la distribution ne comprend pas un délai aussi court.
"Ce serait un régime plus contraignant que pour les soignants qui ont jusqu’au 15 septembre pour être vaccinés", fulmine-t-il sur Twitter.
En partie entendus
Le 13 juillet en fin de journée, Bercy réunit (par écrans interposés) les distributeurs pour entrer dans le détail des mesures envisagées. Les représentants du secteur, eux, ont préparé une liste de questions pratiques longue comme le bras. Pas pour se défausser de leurs obligations (ils ont depuis longtemps prouvé leur engagement dans cette crise sanitaire), mais pour faire comprendre au ministre de l’Économie qu’une décision prise sans concertation préalable peut se révéler impossible à appliquer.
Ils ont, au moins en partie, été entendus. Si le pass sanitaire sera bien demandé aux clients dès le début du mois d’août, les salariés des centres commerciaux ont finalement jusqu’au 30 août pour boucler leur cycle de vaccination. À partir du 1er août, une première injection suffira pour les dispenser d’un test.
Assouplissement supplémentaire : la France raccourcit pour l’occasion son protocole de vaccination, en réduisant d’une semaine le délai d’activation du pass. Il sera considéré comme valide sept jours après la dernière injection, quand le reste de l’Europe est à 14 jours.
Une loi applicable en août
La date exacte de l’entrée en vigueur du pass sanitaire dans les centres commerciaux n’est pas encore connue. Elle dépendra de la promulgation de la loi à venir qui sera débattue en urgence au Parlement, l’objectif étant de la voir appliquée le plus tôt possible en août.
La taille à partir de laquelle les centres commerciaux seront concernés par la mesure sera elle aussi précisée par la loi. "On s'oriente vers un seuil de 20.000 mètres carrés", a toutefois précisé sur BFMTV Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux, au sortir de la réunion avec Bercy.
"Recruter 7.700 personnes"
Reste la question du contrôle des clients, qui n’a pas été tranchée. Filtrer les entrées des galeries marchandes nécessiterait de "recruter dans les quinze jours 7.700 personnes pour assurer ces contrôles", a poursuivi Gontran Thüring. Sans compter que les clients désirant faire des achats alimentaires ou se rendre à la pharmacie ne devraient pas, en théorie, être bloqués. Mais l’alternative, le filtrage à l’entrée de chaque boutique, n’est pas plus simple à envisager…
Dernier changement, enfin : contrairement à ce qu’Emmanuel Macron a affirmé dans son allocution, les enfants de 12 à 17 ans sont finalement exemptés de pass sanitaire jusqu’au 30 août.