Comment les enseignes revoient leur communication après les attentats

18 novembre 2015 - B. Merlaud

 

 

Retrait d'une campagne d'affichage, changement de nom du Black Friday, logos en berne : les enseignes font preuve de tact après les attentats, mais ne veulent pas non plus doucher les ardeurs des clients à l'approche de Noël. Un compromis d'autant plus délicat que les rumeurs d'attaques de centres commerciaux se multiplient.

Sitôt le deuil national prononcé par le président de la République, plusieurs enseignes françaises de la grande distribution ont assorti leur logo d'un bandeau noir sur la toile. Carrefour et Auchan l'ont apposé sur l'ensemble de leurs sites. Sur les réseaux sociaux, de nombreux magasins ont pris l'initiative de modifier leur avatar pour s'associer au mouvement d'hommage.

Amazon et Apple se sont même fait remarquer en affichant un immense drapeau tricolore sur leur page d'accueil durant quelques jours.

 

Lundi 16 novembre, des minutes de silence ont bien sûr été respectées en magasin, le personnel invitant les clients à s'y associer.

Dès le samedi 14 novembre, Simply Market a demandé le retrait d'une campagne d'affichage, dans la capitale, qui faisait la promotion de ses "24 jours explosifs". Depuis, le distributeur se démène sur les réseaux sociaux, pris à partie par de nombreuses personnes qui, encore aujourd'hui 18 novembre, lui reprochent de croiser ces affiches dans la rue ou le métro.

 

 

Les opérations "Black Friday", qui débuteront le 27 novembre, sont quant à elles débaptisées.

Afin d'éviter tout amalgame avec le 13 novembre, spontanément qualifié de "vendredi noir", le rendez-vous marchand s'appellera cette année "Crazy Week-End" chez Auchan (sauf sur les prospectus déjà imprimés), "Jours XXL" dans les centres commerciaux Klépierre, etc.

Venu des États-Unis (sa date est liée aux festivités de Thanksgiving), le Black Friday marque le début des achats de Noël avec de fortes promotions consenties sur une période courte. L'expression fait allusion aux magasins noirs de monde et aux clients se bousculant pour profiter des meilleures offres.

Dupliqué d'abord sur internet en France, le Black Friday avait pris une nouvelle ampleur l'an dernier avec les opérations réalisées par les hypermarchés Auchan. L'enseigne avait "réussi" à reproduire les mêmes bousculades qu'aux États-Unis à l'ouverture des magasins.

 

Pour que les consommateurs reviennent en masse dans les hypers le 27 novembre prochain, toutefois, il faudra davantage que des changements de nom. Le projet d'attentat au centre commercial Quatre-Temps du quartier de La Défense, évoqué aujourd'hui par plusieurs sources de presse puis finalement démenti, n'est pas la seule rumeur qui a couru ces derniers jours mettant en cause un centre ou un hypermarché.

 

Afin de mettre les clients en confiance, les préfectures ont déjà décidé d'intensifier les patrouilles des forces de l'ordre. Les gestionnaires de centres commerciaux et les enseignes d'hypers ont renforcé les effectifs des personnels de sécurité, multiplié les fouilles de sacs à l'entrée des galeries et des magasins.

Mais les centres commerciaux de taille moyenne en province, les petits hypers et les supermarchés, eux, sont davantage pris au dépourvu. Ils ne disposent pas d'agents de sécurité en nombre nécessaire pour mettre en place des fouilles. Les préfets, de toute façon, ne l'imposent pas. La grande majorité n'a donc rien changé à ses habitudes. D'autres, dans la précipitation, prennent parfois des initiatives curieuses. Comme cet Intermarché, signalé par Le Courrier Picard, qui aurait mis en place une fouille des sacs par… les hôtesses de caisse, autrement dit au moment où les clients sortent du point de vente.

 

 

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