Chiffre d'affaires : premier vrai sourire pour Casino en France
Le groupe Casino publie un CA en recul de 10,7% au troisième trimestre 2015, plombé par l'international et les taux de change. En France, les ventes repartent à + 1,7% : une performance qui n'avait pas été éditée depuis longtemps.
"Nous réalisons en France notre meilleur chiffre depuis le deuxième trimestre 2011, s'est félicité, lors d'un point presse, Antoine Giscard d'Estaing, le directeur financier du groupe. C'est même, sûrement, une performance supérieure au marché."
"Ce n'est pas une surprise, a poursuivi le distributeur. Nous attendions un retour d'activité et de profitabilité pour le second semestre 2015. Nous sommes sur notre plan de marche. À conditions économiques équivalentes, il n'y a pas de raison que la tendance s'enraye au dernier trimestre."
La relance de l'activité française de Casino était en réalité attendue bien plus tôt (et plusieurs fois annoncée), mais elle est bien là. Chaque format du groupe en profite.
Les enseignes de Casino en France
Source : Casino, ventes du troisième trimestre 2015. Evolution totale et à magasins comparables, hors essence et hors effet calendaire. |
Les hypermarchés, d'abord, améliorent encore le bon résultat déjà enregistré au trimestre précédent. Les ventes de Géant Casino en France progressent de 0,7% et, surtout, de + 3,9% à magasins comparables, hors essence et effet calendaire. Toujours en comparable, le trafic client de l'enseigne augmente de 5% (déjà + 4% au trimestre précédent).
Le recul des supermarchés Casino (- 2,1%) cache un léger rebond à magasins comparables : + 0,7%. L'alimentaire, en comparable, est même à + 1,1% et le nombre de clients à + 1,2%.
En cumulé, une dizaine de supermarchés ont déjà été convertis en Monoprix, quand la zone de chalandise le permettait. Interrogé sur la nouvelle identité visuelle apparue dans le supermarché de Ratarieux, près de Saint-Etienne, Antoine Giscard d'Estaing a répondu qu'il s'agissait simplement d'un test. "On travaille par pilotes, a-t-il ajouté. Nous n'avons pas encore formellement décidé de tout changer, mais nous allons améliorer le parc."
Les ventes de Monoprix sont au beau fixe : + 4,3% au total et + 2,2% en comparable. L'expansion du parc, dynamique, repose sur les formats spécialisés, Naturalia en tête. En six mois, le parc de magasins bio est ainsi passé de 93 à 107 unités.
Comme Géant Casino, Leader Price tire les fruits de son positionnement prix agressif. Les ventes bondissent de 5,6%. En comparable, la croissance est de 2,3%, avec un nombre de clients à + 9,2%.
Le chiffre d'affaires de Franprix recule de 1,2% (- 7% au trimestre précédent), mais renoue avec une légère croissance en comparable (+ 0,6%). Les formats de proximité, quant à eux, se montrent plus dynamiques que jamais : + 6,6% au total, + 8,5% en comparable.
Le chiffre d'affaires du groupe Casino
Source : Casino, ventes du troisième trimestre 2015. Evolution totale et à magasins comparables, hors essence et hors effet calendaire. |
À l'international, les ventes du groupe chutent douloureusement, en particulier en Amérique latine : - 15% sur les enseignes alimentaires, - 44% sur les biens d'équipement et l'électronique !
Des taux de change défavorables (impact négatif de près de 12% sur l'ensemble des activités internationales du groupe) et la dégradation de l'économie du Brésil expliquent l'essentiel de ces contre-performances.
Le distributeur a beau jeu, au passage, de rappeler que son "intérêt économique" dans Via Varejo (la branche non alimentaire du groupe au Brésil) n'est désormais plus que de 14%. Comprendre : le jeu des dilutions de participations, qui a permis au Français de croître sans trop s'endetter, le prive des bons résultats de ses filiales quand elles performent mais le préserve également quand le vent tourne.
L'alliance Casino-Intermarché monte en puissance
À la faveur de la présentation de son chiffre d'affaires trimestriel, Casino a annoncé "un renforcement de la coopération" avec Intermarché.
"Après ce que nous avons fait sur les marques nationales, il nous a paru intéressant d'acheter en commun des prestations ou du matériel non marchand", a ajouté Antoine Giscard d'Estaing, le directeur financier du groupe Casino.
Concrètement, l'alliance à l'achat entre Casino et Intermarché s'étendra donc aux services liés au fonctionnement des magasins (gardiennage, entretien, etc.) ainsi qu'à certains matériels et équipements.
"Mais nous n'allons pas vers une intégration de nos deux sociétés", a rappelé le distributeur.