Casino vend des actifs français pour se désendetter

Casino vend des actifs français pour se désendetter

Casino va céder en 2018 et 2019 pour 1,5 milliard d'euros d'actifs en France, notamment des murs de magasins. La vente de ses activités en Asie et au Brésil (non alimentaire) n'ayant pas suffi à rassurer les analystes sur son niveau d'endettement, le distributeur cherche une nouvelle fois à relancer le cours de son action, tombé au plus bas.

En 2014, la valeur du titre Casino tutoyait les 97 euros. Mais en 2015, les montages financiers complexes (laissant échapper 70% des bénéfices aux mains d'intérêts minoritaires), l'endettement important du groupe, la crise économique au Brésil et les maigres résultats d'une coûteuse relance en France ont sérieusement ébranlé la confiance des investisseurs. Fragilisé, le titre est aussi devenu la cible de fonds spéculant sur sa baisse.

Début 2016, l'action Casino avait quasiment perdu les deux tiers de sa valeur, touchant un point bas historique à 35 euros.

Afin d'alléger sa dette, le distributeur a commencé par vendre ses florissantes activités en Asie. Un crève-cœur. Il en a obtenu 3,7 milliards d'euros. Il s'est ensuite résolu à céder, au Brésil, sa filiale non alimentaire. Décidée fin 2016, la vente n'a pas encore été conclue (les actifs ayant repris de la valeur dans l'intervalle, Casino n'est plus si pressé).

Le cours du titre s'est en partie redressé, franchissant les 57 euros il y a un an.

Mais il s'est de nouveau effondré en 2018, passant sous les 33 euros début juin. Parce que le distributeur a dégagé moins de marges que prévu l'an dernier et parce que sa dette financière, à la surprise générale, est repartie à la hausse.

Casino s'est donc fendu d'une nouvelle annonce dans la soirée du 11 juin. Des actifs ("non stratégiques", évidemment) seront vendus, pour une valeur estimée à 1,5 milliard d'euros, afin de réduire l'endettement du distributeur en France.

Les cessions seront échelonnées sur 2018 et 2019. Casino n'a pas précisé la nature des biens mis en vente, indiquant simplement qu'on y trouvait "notamment" de l'immobilier.

En France, le distributeur stéphanois est toujours propriétaire, en direct, d'un patrimoine immobilier valorisé à 3,9 milliards d'euros. Ce sont des murs d'hypermarchés Géant (35% du portefeuille), de magasins Monoprix (30%), de petits centres commerciaux (25%) et de supermarchés Casino (10%).

Les cafétérias Casino pourraient aussi faire partie du plan de cession, estiment plusieurs analystes, même si aucune précision n'a été donnée en ce sens.

La Bourse n'a que mollement accueilli l'annonce de Casino. Après un pic à plus de 36 euros à l'ouverture, le titre est retombé sous les 34 euros dans la journée du 12 juin.

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