La nouvelle application mobile de Casino permet aux industriels de cibler les clients avec des promos personnalisées. Le consommateur, lui, peut scanner ses achats et les payer sur l'appli, au comptant ou à crédit. Les premiers retours enregistrés par le distributeur sont riches d'enseignements.

Casino Max a été lancée en octobre 2017 et adopte progressivement, depuis, de nouvelles fonctionnalités.

Au-delà de la classique dématérialisation du compte de fidélité, l'appli propose au client, chaque semaine, plus d'une vingtaine de promotions exclusives et personnalisées. Pour construire cette offre, Casino met à la disposition des industriels différents critères de tri au sein de sa base clients. Chaque marque peut ainsi choisir le profil de consommateurs qui va bénéficier de la promo.

La rubrique contient aussi, à l'initiative de l'enseigne, des promos sur des MDD ou des rayons entiers, éventuellement liées à un format de magasins. Il existe par exemple une offre (canon), cette semaine, de -50% en bon d'achat sur toutes les glaces et tous les vins rosés dans les enseignes Le Petit Casino et Casino Shop.

Ces promotions, de façon générale, sont plus généreuses pour les clients "à acquérir" que pour les clients "à retenir".

Charge ensuite au consommateur d'activer les offres sur l'appli pour qu'elles soient prises en compte dès la présentation de sa carte de fidélité, sans besoin d'un coupon additionnel.

"Le client peut cumuler toutes les offres promotionnelles proposées s'il le souhaite, mais il doit au préalable les choisir dans l'application pour en bénéficier, précise Cyril Bourgois, directeur des opérations chargé de la transformation digitale de Casino. L'objectif est que le client s'engage et sélectionne les promotions qui l'intéressent."

En février 2018, le distributeur a ajouté une fonction de paiement mobile dans son application, en s'appuyant sur la solution Lyf Pay (également adoptée par Auchan, voir encadré).

Couplé au self-scanning en magasin (lancé fin mars 2018 sur Casino Max et en déploiement progressif), le paiement mobile permet au client de gérer l'ensemble de son parcours de courses en toute autonomie, avec son smartphone. Le passage à une caisse réservée, imposé pour sortir du point de vente, est réduit à la simple présentation d'un code-barres comme preuve du paiement (à laquelle peuvent s'ajouter des contrôles ciblés).

Les premiers usages, par les clients, de ces fonctionnalités battent en brèche quelques idées reçues.

"Le Scan Express n'est pas utilisé seulement pour les petits achats, confie ainsi Cyril Bourgois à Linéaires. L'usage est au contraire très représentatif des paniers moyens de chaque format, avec de vrais pleins en hypermarchés. Certains clients trouvent plus pratique et plus convivial d'utiliser leur smartphone plutôt qu'une scannette, notamment parce que cela leur permet de suivre en temps réel le montant de leur panier et de leurs réductions."

Idem pour le paiement mobile. "Le paiement dans l'application est plus populaire qu'on l'imagine, poursuit Cyril Bourgois. Ce sont surtout des clients très fidèles, avec une fréquence d'achat élevée, qui l'adoptent. Mais pas nécessairement des profils jeunes ou urbains."

Un crédit à la consommation ciblé

Le crédit à la consommation sur les courses du quotidien, enfin, a fait son apparition fin avril sur l'appli. L'originalité : une activation immédiate au moment du paiement mobile, parce que les sommes en jeu sont modestes.

À partir de 20 euros d'achat (et jusqu'à 300 euros maximum), le règlement peut être reporté au mois suivant sans frais.

À partir de 50 euros (et toujours 300 euros maxi), le client peut fractionner son paiement en quatre versements, là encore sans intérêts à payer.

"Nous avons voulu proposer ce service à nos clients parce qu'il correspond à un vrai besoin, en fin de mois ou lors de moments un peu exceptionnels comme les vacances, les fêtes de fin d'année", décode Cyril Bourgois.

Ce service de crédit gratuit n'est pas proposé à tous les porteurs de carte. Il est réservé aux clients réguliers de l'enseigne, que le distributeur connaît donc un minimum. Ce qui représente tout de même, à date, 90% de ceux qui ont téléchargé l'appli.