Casino : Jean-Charles Naouri gagne deux ans pour rembourser ses dettes
Jean-Charles Naouri repousse de deux ans les échéances du plan de sauvegarde des holdings à travers lesquels il dirige Casino. Il profite d’une mesure gouvernementale liée à la crise sanitaire.
En février 2020, le Tribunal de commerce de Paris avait validé le plan de sauvegarde des holdings de Jean-Charles Naouri. Une cascade de sociétés permet au dirigeant d’être le premier actionnaire du groupe Casino, à travers l’entreprise Rallye. Mais toutes sont lourdement endettées.
Le planning des remboursements, négocié en 2020 avec les créanciers de Jean-Charles Naouri, vient d’être décalé de deux ans. Le Tribunal de commerce de Paris a confirmé le 26 octobre l’application d’une mesure gouvernementale liée à la crise sanitaire.
4,0 milliards d’euros de créances
Le plan de désendettement dépend en effet principalement des dividendes que Casino est capable de faire remonter à ses actionnaires, et donc à Rallye. Actuellement, ces bénéfices redistribués reposent moins sur les revenus tirés des activités du groupe que sur des cessions conséquentes d’actifs. Du fait du covid-19, Casino a pris du retard sur son plan de cessions et le tribunal de commerce a jugé ce motif valable pour décaler le calendrier.
Rallye, le holding le plus endetté, doit actuellement faire face à 4,0 milliards d’euros de créances. Son échéancier court jusqu’en 2032 mais il devra être capable, en février 2025, de rembourser d’un coup 1,9 milliard d’euros. Une grande partie de cette dette, au passage, est directement garantie par les actions Casino dont dispose Rallye. Dit autrement, si Jean-Charles Naouri n’honore pas son engagement en 2025, il perd le contrôle de Casino. Néanmoins, les deux ans gagnés cette semaine (le plan initial fixait la première grosse échéance à 2023) donnent de l'air au dirigeant pour trouver une solution à son problème.